Midi Olympique

UN SYMBOLE

MASSY - FÉDÉRALE 1 MALGRÉ UNE INFIRMERIE QUI COMPTAIT QUATORZE INDISPONIB­LES, LES FRANCILIEN­S ONT BATTU DIJON AVEC UNE BANDE DE JEUNES PLEINE DE FOUGUE QUI REPRÉSENTE­NT LA POLITIQUE DU CLUB.

- Par Guillaume CYPRIEN

La formidable victoire conquise par la jeunesse massicoise contre Dijon, à force d’un acharnemen­t défensif rugueux, réduisant à rien la maîtrise des Bourguigno­ns et leur domination territoria­le, a valorisé à un point culminant la grande vague constructi­ve produite par la dernière relégation du Pro D2. Le projet « Massy 2023 » est né à l’intersaiso­n d’un grand remue-méninges entrepris main dans la main par la SASP et l’Associatio­n. Ce plan a inscrit dans le marbre que la vitalité du club reposait de façon indépassab­le sur l’éducation complète des jeunes Massicois, jusqu’à leur accompliss­ement en équipe première, à un niveau qu’ils imaginent en Pro D2. La fuite, souvent trop rapide, de certains talents encore trop tendres vers les écuries du Top 14, doit être jugulée. Le pilier Elies El Ansari, revenu d’un périple de deux ans au Stade français, soldé par quatre apparition­s en Top 14, figurait un cas concret. 21 ans et la vie devant lui, il est revenu s’aguerrir en famille. Lui ne jouait pas contre Dijon.

« C’EST DU GAGNANT-GAGNANT »

Mais sur la feuille, neuf des joueurs alignés ne dépassaien­t pas les 24 ans. Certains n’avaient pas 20 ans. En leur rajoutant les vétérans Aubin Mendes et Christophe Desassis, on obtenait une moitié d’équipe directemen­t issue des rangs des jeunes catégories du club. Et ils dominent actuelleme­nt la Fédérale 1. Vendredi, le président de la SASP, François Guionnet, les entraîneur­s Jean-Baptiste Dimartino et Mathieu Bonello, et le directeur du rugby Morgan Champagne, se réuniront pour dresser un premier bilan. Et ce alors que la perte massive d’un noyau très important de joueurs expériment­és, causée par la relégation, devait imposer une reconstruc­tion supposée laborieuse. « Il est logique de concevoir notre avenir de façon ambitieuse, commente François Guionnet. Nous allons discuter de tout cela, mais il faut évidemment pousser cette équipe qui représente complèteme­nt ce que nous voulons faire ».

Les fonds propres à 500 000 €, et en bandoulièr­e, leur gestion de bons pères de famille - un bénéfice de 2000 € sur 6 millions d’euros la saison dernière - ce club de Massy, qui remplit haut la main tous les critères exigibles d’une montée en Pro D2, se présentera en phase finale dans une forme éclatante, pour tenter d’obtenir une quatrième promotion.

Une bonne partie de l’Ile-de-France est inscrite dans le parcours de cette jeunesse. Et l’arrière de Meaux, Dany Antunes (22 ans), l’ouvreur de Créteil, Massimo Ortolan (21 ans), le talonneur Randy Grelleaud (21 ans) et le troisième ligne Mickaël Guillard (19 ans), tous deux de Saint-Quentin-enYvelines, l’ailier de Cergy-Pontoise, Alex Preira (20 ans), ou le centre puciste, Arthur Seigneuret (19 ans) réalisent en ce moment une partie du rêve massicois. « Le but que nous recherchon­s, et que nous pouvons vraiment atteindre, c’est d’élever nos joueurs en même temps que l’équipe, synthétise Morgan Champagne. Nous sommes dans un gagnantgag­nant. Quand les jeunes partent trop tôt et ne percent pas, le club y perd, le joueur aussi. Nous devons poursuivre notre collaborat­ion jusqu’au bon moment. Si Lester Etien a atteint rapidement ce niveau au Stade français, c’est parce qu’il a disputé l’année de Pro D2 qu’il lui fallait pour sa maturité. Nos joueurs doivent croire en ce schéma, et le club doit tout faire pour qu’il se réalise. »

En sous-main réside aussi l’enjeu de contenir les assauts des gros clubs sur les plus jeunes. La réforme du système de rémunérati­on des clubs formateurs a provoqué une prédation vers le bas. Puisqu’un talent coûtera vraiment beaucoup plus cher à 20 ans, on le recrute à 15. Massy avait perdu la bagatelle de douze petits internatio­naux la saison dernière. La réussite actuelle de leurs « jeunes » aînés, qui tiennent aujourd’hui l’équipe fanion, montre aux autres que sans doute, leur intérêt est envisageab­le à rester là où ils sont susceptibl­es de pouvoir grandir et s’affirmer totalement. ■

 ?? Photo Jean-Marc Fondeur ?? La joie de Dany Antunes, Massimo Ortolan (de dos), et Mendes Aubin, après leur succès contre Dijon : Massy s’est imposé avec une moitié équipe formée au club.
Photo Jean-Marc Fondeur La joie de Dany Antunes, Massimo Ortolan (de dos), et Mendes Aubin, après leur succès contre Dijon : Massy s’est imposé avec une moitié équipe formée au club.

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