Midi Olympique

SANS ANICROCHE

MALGRÉ LE FORT VENT, LES FRANÇAISES N’ONT PAS PERDU LE FIL DE LEUR RUGBY, NE LAISSANT RIEN À UN ADVERSAIRE BIEN TROP FAIBLE. UNE LEÇON TOUTE EN MAÎTRISE.

- Par Enzo DIAZ

Dire que les Françaises craignaien­t cette rencontre serait un peu exagéré, eu égard aux cartons administré­s aux joueuses de la principaut­é lors des deux derniers Tournois (52-3 à Montpellie­r en 2019, 38-3 à Colwyn Bay pour le grand chelem en 2018). Mais la troupe d’Annick Hayraud, de Samuel Cherouk et de Stéphane Eymard redoutait tout de même les conditions climatique­s difficiles qui pouvaient perturber la rencontre. Fort heureuseme­nt, de tempête il n’y eut pas vraiment - au contraire des moins de 20 ans, lire ci-contre - la pluie s’étant arrêté une heure avant le coup d’envoi. Malgré de très fortes bourrasque­s de vent, qui n’auront accessoire­ment pas aidé Jessy Trémoulièr­e dans sa réussite sur les coups de pieds, les Françaises se seront montrées « très cohérentes » dixit Stéphane Eymard, l’entraîneur des trois-quarts joint après la rencontre.

UNE ÉQUIPE « ADAPTABLE »

Il est vrai que les Bleues ont plutôt bien dompté cet élément lors du premier acte, ne s’épuisant pas outre mesure à trouver des touches mais décidant plutôt de jouer à la main. Ce qui a forcément amené du déchet avec des joueuses poussées en touche et quelques pertes de balle. « Il y eut un déficit sur les contacts sur les quinze premières minutes mais après la gestion des rapports de force a été bonne. Nous avons réussi à mettre la vitesse qu’on voulait dans le jeu et dans l’attaque des espaces », relevait le patron des trois-quarts. Plutôt satisfait de l’ensemble de sa ligne arrière où Cyrielle Banet s’est une nouvelle fois montrée à son avantage ballon en main, et où Coralie Bertand a notamment fait apprécier sa lecture défensive aux côtés de Morgane Peyronnet. Animées par un état d’esprit et un engagement une nouvelle fois irréprocha­ble, les Tricolores ont construit — malgré un rapport de force plus équilibré en mêlée fermée que contre l’Angleterre et l’Italie — leur succès sur des qualités offensives évidentes et supérieure­s (avec le triple de franchisse­ments et le double de mètres parcourus ballons en mains par rapport aux Galloises). Il y eut aussi une volonté féroce de ne pas lâcher un centimètre de terrain, en oppressant leur hôte. Enfin, l’adresse ne fut pas totalement absente non plus comme en témoignent les réalisatio­ns du deuxième acte. « On peut faire la fine bouche en se disant bien sûr qu’il y avait moyen de rajouter deux ou trois essais supplément­aires mais le fait de ne pas prendre de points me paraît tout aussi important », rajoutait Eymard. En constructi­on permanente sur le plan stratégiqu­e, les Françaises ont encore montré qu’elles avaient de la moelle et qu’elles savaient entreprend­re et ne pas être attentiste­s. « Le plus important c’est de faire des choix forts, de les faire vite et de manière très simple », telle est la philosophi­e de Gaëlle Hermet et de sa bande de « têtes froides ». Ni le vent, ni les Galloises n’y ont résisté dimanche. ■

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Photo Welsh Rugby Union À l’image d’une Safi N’Diaye omniprésen­te dans le combat, et qui aplatit ici dans l’en-but gallois, les Françaises n’ont fait aucun cadeau à leurs hôtes.

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