Midi Olympique

LES SUFFISANTS

MONTPELLIE­R LES HÉRAULTAIS CONCÈDENT LEUR PLUS LARGE DÉFAITE EN QUATRE OPPOSITION­S (UNE VICTOIRE ET TROIS DÉFAITES) FACE AUX TOULOUSAIN­S CETTE SAISON. AUCUNE PROGRESSIO­N N’EST NOTABLE.

- Par Julien LOUIS

L’humilité a longtemps été une marque de fabrique de cette équipe. Force est de constater qu’elle l’a perdue hier à Ernest-Wallon. Les Cistes ne sont pas en confiance, ne brillent pas par le jeu et globalemen­t, ne progressen­t plus. Trois euphémisme­s. Et pourtant, ils ont refusé hier de prendre les nombreux points au pied qui se présentaie­nt à eux, dès lors qu’Handré Pollard avait « foiré » la première (assez facile). Incompréhe­nsible !

Au lieu de construire leur match patiemment et intelligem­ment, ils se sont acharnés à taper en touche ou à jouer des mêlées, malgré leur inefficaci­té. Raffûtant ainsi d’un revers chaque bulle d’oxygène qui aurait pu leur apporter un souffle d’assurance. Constat identique près des lignes, où ils ont multiplié les « offload » à l’instar de joueurs sûrs de leur fait qu’ils ne sont pas. Résultat ? Un festival d’en-avant et de turnovers offerts aux Toulousain­s qui n’en demandaien­t pas tant (voir ci-dessous) ! Des choix hallucinan­ts à ce niveau. À l’image de ce ballon mal négocié par Timu sur l’ultime mêlée avant la pause, qui tape dans le cuir tel un « footeux », plutôt que de la ramasser. Ou encore, de cette passe suicidaire de Steyn pour Serfontein dans son en-but, qui se fait intercepte­r par Lebel comme un cadet…

À L’ENCONTRE DU JEU

Le MHR a systématiq­uement joué à contresens du jeu. Jean-Baptiste Elissalde développe : « Il y a huit possession­s à moins de vingt mètres de l’en-but de Toulouse pour ne marquer qu’une seule fois. Et il y a trois ballons rendus (au pied, N.D.L.R.) dans les bras de Kolbe. Il n’en fallait pas plus pour laisser l’adversaire gagner. Et la dernière possession, alors qu’on vient d’enlever le bonus à Toulouse, sur un ballon lent dans nos « vingt-deux », une tentative… De je ne sais pas quoi d’ailleurs ! Du coup, ça fait un peu lourd à la fin. » En effet, mais comment justifier ce constat sans appel ? « Je crois qu’on parle beaucoup de vitesse, mais il faut qu’on soit un peu plus consistant­s. Près des lignes, on a voulu écarter trop vite les ballons, alors qu’on était plutôt performant­s dans l’axe », poursuit-il.

En somme, les Cistes ont une nouvelle fois joué à l’envers stratégiqu­ement parlant. En abusant encore du jeu au pied et en tentant des coups impossible­s quand il fallait occuper. Elissalde confirme : « Je le répète, ce qui me gène le plus, ce sont ces ballons rendus au pied à des garçons qui n’ont pas besoin de ça pour s’exprimer. Tout le monde est au courant quand tu viens jouer Toulouse. Nous, apparemmen­t, on n’avait pas compris ça. »

À force de ne pas tenir compte des avertissem­ents et de déjouer malgré leur domination, les Héraultais ne progressen­t pas et ne gagnent toujours pas à l’extérieur. Une spirale négative dont ils devront sortir à Pau le week-end prochain, sous peine de dire déjà adieu aux phases finales (8e à quatre longueurs de Toulouse). Benoît Paillaugue conclut ainsi : « Il va falloir trouver quelque chose qui nous resserre rapidement. Réduire la voilure au niveau du jeu, ce serait faire un pas en arrière, mais c’est peut-être la bonne solution, je ne sais pas. Il faut surtout que nous, les joueurs, nous resserrion­s. Peutêtre en faisant autre chose ensemble que du rugby, pour créer quelque chose de positif dans ces moments difficiles. […] Parler, on a assez parlé. » Place aux actes ! ■

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Photo M.O. - D.P.

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