Midi Olympique

AUTODESTRU­CTION

CLERMONT L’ASM S’EST SABORDÉE FACE AU LEADER GIRONDIN. DES ATTITUDES SUICIDAIRE­S DONT ON SAURA À AGEN SI ELLES N’ÉTAIENT QU’UN APPEL AU SECOURS, OU RÉVÉLATRIC­ES D’UN MAL PLUS PROFOND ....

- N.Z.

On ignore, à vrai dire, en quoi ont précisémen­t consisté les interventi­ons de Joe Schmidt dont tous les Clermontoi­s, staff et joueurs compris, ont pourtant loué la justesse au cours de la semaine passée en Auvergne par l’ancien sélectionn­eur de l’Irlande à l’invitation de Franck Azéma. Mais force est de constater que celles-ci ont ajouté de la confusion là où il ne devait pas y en avoir puisqu’à ce que l’on sache, avant la venue de Schmidt, Clermont demeurait malgré tout qualifié en coupe d’Europe et qualifiabl­e en Top 14… Et pourtant, ces derniers jours, c’est un bien drôle de visage qu’a offert l’ASM alors que, pour la première fois depuis des lustres, celle-ci n’est même pas pénalisée par les doublons du Tournoi. De quoi faire souffler un vent de panique dont on a l’impression que les Auvergnats l’attisent seuls, à l’image de cette communicat­ion de crise après un match pourtant gagné à Pau (20-23). Et qui a rattrapé les Jaunards face au leader, incapables de se hisser au niveau de cette équipe bordelaise. « Pourtant, il y avait du mieux par rapport à Pau, dans le sens où nous avons passé une meilleure semaine de travail, soufflait le manager Franck Azéma. Là-bas, j’avais été frustré de voir des joueurs qui marchaient sur le terrain. Contre Bordeaux, j’ai au moins vu des mecs qui se battaient, mais pas de manière coordonnée. En ce moment, on ressent de la fébrilité et un manque de confiance et dans ces cas-là c’est toujours pareil : tu t’exposes, tu es indécis, entre-deux, et cela se voit en défense. Quand on prend un essai comme celui qu’on encaisse en deuxième mi-temps, où on « contrôle » à vingt mètres de notre ligne alors qu’ils attaquent derrière un maul… »

LE CRI DU COEUR DE PARRA

Des attitudes coupables, de nature à faire monter au créneau le capitaine Morgan Parra, qui prit l’initiative peu commune à Clermont de réunir tous ses joueurs sur le terrain pour leur dire leurs quatre vérités, sitôt le coup de sifflet final retenti. « J’ai juste sorti certaines choses qui venaient du coeur, grinçait le demi de mêlée. Les autres week-ends, on démarrait les matchs à 10-0 contre nous. Là, ça n’a pas été le cas, mais on leur a donné 21 points, ce qui n’est pas beaucoup mieux… Je respecte énormément cette équipe de Bordeaux, mais on leur a donné trois essais alors que nous devons réaliser des quinzaines de temps de jeu pour marquer trois points par trois points. Quand on perd un ballon, on réalise les transition­s à deux à l’heure, on met quinze secondes à se remettre en place et ils marquent des essais à zéro ruck. On les aide, alors qu’ils n’en ont pas besoin. Ce n’est pas possible. »

Alors quoi ? Faut-il désormais penser qu’après ce deuxième revers de la saison au Michelin, la qualificat­ion est en péril ? « Non, assurait le talonneur Mike Tadjer. Comptablem­ent, c’est compliqué mais il va falloir se relever car le Championna­t n’est pas fini. Je suis nouveau ici, mais Clermont a pratiqueme­nt toujours été dans les six ces dernières saisons et je ne vois pas pourquoi il n’y serait pas encore. Il y a le groupe et les joueurs pour. » Les individual­ités, sans doute. Mais le collectif ? Pas en ce moment, c’est une évidence, et cela constitue bien évidemment la première préoccupat­ion du manager Franck Azéma, en quête de solutions qui ne relèvent pas seulement du sportif. « Ce qui m’importe en ce moment, c’est moins les résultats que comment se tient le vestiaire, avouait le manager. Dans des moments comme celui-là, soit tu abandonnes et tu pars à la dérive, soit tu trouves des solutions. Je suis lucide, je ne vais pas vous dire qu’en ce moment nous avons le visage d’un potentiel demi-finaliste. Oui, il y a de l’inquiétude car nous avons encore de grosses équipes à jouer à domicile comme à l’extérieur. Il y a de la déception et de la colère mais il faut essayer d’améliorer ce que l’on peut avant d’aller à Agen. » Où il s’agira de rattraper immédiatem­ent les points perdus. Sous peine de sombrer définitive­ment dans une crise qui ne dit pas encore son nom. ■

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