Midi Olympique

AU BON VIEUX TEMPS

MATHIEU ACEBES - AILIER DE PERPIGNAN POUR LE JOUEUR NÉ AU PAYS BASQUE, CE SUCCÈS À AGUILERA AVAIT UNE SAVEUR BIEN PARTICULIÈ­RE.

- Par Pablo ORDAS

Gagner à Aguilera n’a jamais rien d’évident. Au fil des années, le Biarritz olympique a fait de son stade une forteresse quasi-imprenable. Pourtant, celle-ci est tombée jeudi soir, pour la première fois de la saison. L’Usap, sa densité physique et sa grosse première mitemps en sont les principaux responsabl­es. Cette victoire, importante pour les Catalans dans la course aux deux premières places, avait une saveur particuliè­re pour leur capitaine. Né à Bayonne, formé de l’autre côté de l’Adour, au Boucau Tarnos Stade, Acebes a ensuite porté les couleurs du Biarritz olympique des cadets jusqu’à l’équipe première (20032007), avant de filer à l’Aviron (2007-2009). Ça remonte, c’est vrai, mais ça ne laisse pas insensible. « Il y avait, à l’époque, les galactique­s du Biarritz olympique se remémore l’intéressé. À 18 ou 19 ans, je m’étais retrouvé à évoluer avec les Damien Traille, Imanol Harinordoq­uy, Serge Betsen ou Dimitri Yachvili… J’ai encore pas mal de liens avec eux et ça fait toujours quelque chose de revenir dans ces locaux qui n’ont pas trop bougé. Ce sont des souvenirs, pour moi, plus que bons. C’était extraordin­aire, un rêve de gosse. » Barré à ce moment-là, par une féroce concurrenc­e, il ne portera le maillot de l’équipe fanion que sur une dizaine de matchs amicaux. Treize ans plus tard, il ne ressent aucune frustratio­n : « Je n’avais peutêtre pas le niveau à l’époque et je suis parti précipitam­ment. Il n’y a aucun regret, ça fait partie de la vie et il faut avancer. »

DÉJÀ VAINQUEUR AVEC PAU EN 2015… AVANT LE TITRE

Du Pays basque à la Catalogne, en passant par le Gers ou le Béarn, Acebes s’est forgé, au cours du temps, une réputation de gagneur. De mec qui ne lâche rien sur un terrain et dont l’influence sur ses coéquipier­s n’est pas négligeabl­e. Entre sa terre basque natale, et celle d’adoption à Perpignan, il y voit certaines similitude­s. « Le rugby est ultra ancré, ici, dans le sud-ouest. À Perpignan, c’est pareil. On dit souvent que ces régions se ressemblen­t avec cet amour pour le rugby, mais les Catalans ont ce côté fanatique, un peu plus présent qu’au Pays basque » raconte l’ailier polyvalent.

Sous contrat jusqu’en 2022 (il aura alors 35 ans), terminera-t-il sa carrière à « Perpi » ? Ou se lancera-t-il un dernier défi sur la Côte basque ? « On ne sait jamais ce qui peut arriver rappelle Acebes. Je ne peux pas dire de quoi demain sera fait à la fin de mon contrat et dans quel état estce que je serai physiqueme­nt. C’est mon corps qui dictera la suite. Si l’opportunit­é se présente, je ne sais pas, c’est encore loin pour moi. » L’histoire retiendra donc que, jeudi soir, devant ses amis et sa famille, l’ancien joueur de Pau et Auch a triomphé une seconde fois sur la pelouse d’Aguilera. La première ? C’était en janvier 2015 avec la Section (0-20), dans des conditions climatique­s dantesques, et quelques mois plus tard, les Béarnais devenaient Champions de France de Pro D2. « J’espère que ce sera pareil cette année » conclut-il. ■

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