GRAULHET S’ENFONCE, ALBI DOUTE
ALBI SANS ÊTRE GÉNIAUX, LES ALBIGEOIS VIENNENT À BOUT DE VAILLANTS GRAULHETOIS DANS UN DERBY TARNAIS QUI FLEURAIT BON LA NOSTALGIE.
Il est désormais bien loin, le temps quand les vaillants du chef-lieu de canton pouvaient se permettre de botter l’arrière-train des gars de la Préfecture à la grande fierté de sa population fervent de rugby et de derbys. « Les hommes passent, les clubs restent », se plaît à avancer un Jean-Christophe Bacca entraîneur des avants pour la deuxième saison, qui aura joué à Albi durant dix-sept années et entraîné durant onze. « Albi fait partie de mon ADN mais aujourd’hui je suis graulhétois. » Côté supporters, les fils de mégissiers se sont résignés. « C’est toujours le premier contre le dernier, mais c’était le contraire il y a trente ans ! », a-t-on entendu dans les travées du stade Noël-Pélissou, bien garnies avant le derby. Ce même public est passé par tous les sentiments. D’abord l’émotion avec l’hommage rendu à Beka Burdiashvili mort sur la route justement entre Albi et Graulhet il y a un mois. Puis la peine de voir les Rouge et Noir s’enfoncer encore un peu plus, malgré les moments de joie quand Olivier Regnier et les siens ont par intermittence rappelé les valeurs graulhétoises. Et ce, sous les yeux de leurs glorieux prédécesseurs des années 1960-1970 invités ce dimanche. L’espoir des Albigeois est déjà se préparer aux joutes éliminatoires, même si l’opposition n’est pas de taille tous les dimanches.
PAS DE MIRACLE POUR GRAULHET
Et l’amertume d’Alain Roumégoux, le président du club de la Préfecture, graulhétois d’origine, qui a regretté un match moyen de ses joueurs. « Une prestation mal ou parfois pas maîtrisée du tout. » Ce derby, s’il a tenu ses promesses en termes d’intensité, ne restera pas une référence de constance de part et d’autre. Les Albigeois ont rapidement mené, « plié le match », ont même avancé certains observateurs. Les locaux, désormais certains de finir derniers, jouaient pour tenter d’accrocher un gros à leur maigre palmarès cette saison. JeanChristophe Bacca a vu dans son analyse, de quoi pousser au regret de ne pas avoir su ou pu monter le curseur pour empêcher de se retrouver à cette place de relégable. « Si nous avions eu le même état d’esprit qu’aujourd’hui face à des clubs de notre calibre comme Pamiers, Mauléon ou d’autres, nous n’en serions pas là », regrettait l’ancien seconde ligne. De son côté, le co-président Guy Laporte constatait en fin de rencontre ce qu’il avait annoncé avant. « Nous jouons avec nos moyens ! Et ce sont loin d’être les mêmes que ceux d’Albi. » Repêchés l’an dernier, les Graulhétois ne devront attendre qu’une décision fédérale ou la relégation d’autres clubs pour se sauver une nouvelle fois de la Fédérale 2. Albi, qui n’a pas forcé outre mesure sa supériorité ce dimanche, va devoir comme l’envisageait Arnaud Méla, réagir et vite. « Nous sommes trop inconstants et par-delà trop indisciplinés. » Des lacunes éliminatoires s’il en est. ■