Midi Olympique

Défense : Edwards et ses soldats

- Par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

S’IL N’A PAS BOULEVERSÉ UN SYSTÈME DE « RUSH DÉFENSE » MIS EN PLACE PAR FABIEN GALTHIÉ LORS DE LA COUPE DU MONDE AU JAPON, LE NOUVEL ENTRAÎNEUR DE LA DÉFENSE DU XV DE FRANCE A SU LUI INSUFFLER UN ÉTAT D’ESPRIT AUSSI NOUVEAU QUE CONQUÉRANT, SOCLE DE LA VICTOIRE DES BLEUS À CARDIFF.

Shaun Edwards a-t-il changé la face du XV de France ? À cette interrogat­ion, on peut d’ores et déjà d’apporter un non ferme, le principal architecte de la « rush défense » des Bleus demeurant bien Fabien Galthié. Ce système ? Il est en réalité d’une simplicité biblique, qui consiste à aller chercher l’adversaire le plus haut possible en lui coupant les extérieurs, tandis que la question de la couverture se règle sur seulement deux rideaux (au lieu de trois dans un système « classique ») en fonction des zones du terrain. Ainsi, dans le camp adverse, les Bleus défendent à 12 joueurs sur le premier rideau et trois au fond, en 13-2 en « zone neutre » et en 14-1 (pour ne pas dire en 15-0...) près de l’en-but, l’unique constante étant que le demi de mêlée Antoine Dupont se concentre sur le premier rideau. Voilà pour le principe, immuable depuis la Coupe du monde au Japon… Ce qui a changé, alors ? D’abord, les hommes du pack, avec des Haouas, Willemse et autres Cros qui apportent davantage (en termes d’activité et de discipline) que leurs prédécesse­urs. Mais surtout un état d’esprit que l’on peut cette fois, sans crainte de se tromper, attribuer à Edwards. « Il

nous transmet sa rage », synthétisa­it avant le match François Cros. Voilà comment, à force de le leur rabâcher, Edwards a fait entrer dans le disque dur de ses joueurs la notion de « double effort » après chaque plaquage, ainsi que la volonté farouche de ne laisser aucun ruck facile à l’adversaire. Comment aussi, comme par miracle, les Bleus parviennen­t de nouveau à s’arracher et rattraper les coups lorsqu’une de faille du système se trouve exploitée par l’adversaire (ainsi que les Gallois y sont parvenus en jouant des petits par-dessus pour profiter de l’absence assumée de deuxième rideau). Un cercle vertueux qui s’alimente d’action en action et de match en match, et renforce l’image de roi Midas qui colle au nouvel entraîneur des Bleus. Car s’il ne change peut-être pas tout ce qu’il touche en or, force est de constater que cet Edwards a bel et bien des mains d’argent...

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