Midi Olympique

Je vous aime, les gars !

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Oh oui, les mecs ! Ce que vous avez fait est énorme, exquis, divin ! Hé quoi ? Voici enfin une équipe de France qui mérite d’être aimée, supportée, chérie. Voici une équipe nationale qui nous rend fiers d’être Français, fiers d’être Bleus, fiers d’être « rugby », quoi. Et puis, entre nous, comme il est bon de fermer les becs, putain ! J’entendais avant ce match des gens s’extasier sur le pays de Galles, des types se pâmer sur le fait qu’Alun-Wyn Jones comptait samedi plus de sélections que l’intégralit­é du pack français. C’est bien ! Bravo à lui ! Et il est où maintenant, Alun-Wyn Jones ? Au garage, tiens ! Emporté comme tous ses Diables rouges par la solidarité, le courage et l’état d’esprit des Français, soit tout ce que cette équipe avait perdu depuis dix ans. Moi, je vous aime, les gars ! Je vous aime parce que vous avez compris que vous vous battiez pour quelque chose qui dépasse votre petite personne, quelque chose qui engage des millions de vos compatriot­es et, sur le terrain, lorsque l’un d’entre vous rate un plaquage, la faute de défense est aussitôt rattrapée par un coéquipier. Ce n’est pas grand-chose, hein ! Mais c’est révélateur d’une bande de potes qui lutte, frappe et boxe d’une seule et même main. Teddy Thomas ? Je ne vais pas le descendre, si c’est ce que vous attendez de moi. L’ailier du Racing n’excelle pas dans ce genre de matchs parce qu’il n’aime pas le «chocolat», je ne vous apprendrai rien. Mais à mon sens, on ne peut pas se passer de son talent, qui s’exprimera tôt ou tard et je l’espère, à Murrayfiel­d dans deux semaines. Maintenant, j’adresse aussi un immense coup de chapeau à Romain Ntamack. Je l’avais égratigné après l’Italie parce qu’il avait été trop facile dans ses tirs au but, trop sûr de lui dans sa conduite du jeu. Aujourd’hui, je lui dis donc simplement que je ne veux plus jamais le voir à un niveau inférieur à celui qu’il a montré samedi après-midi, à Cardiff ! Quel joueur, Ntamack… Et quelle charnière ce jeune homme forme-t-il aujourd’hui avec Antoine Dupont : car ces deux-là gèrent le jeu des Bleus à la perfection et réfléchiss­ent pour les autres, qui peuvent désormais se consacrer à des tâches plus obscures ou lumineuses, selon la situation. Derrière ça, le staff a aussi trouvé un banc de touche efficace, des renforts apportant du punch, de la densité et de la fraîcheur dans le « money time » : Romain Taofifenua plaque à tour de bras, Camille Chat sauve la patrie sur son dernier grattage et Demba Bamba, enfin, avance en mêlée. Quant à Jean-Baptiste Gros, cet étrange pilier gaulé comme un flanker, il fait très mal au droitier gallois... Alors bien joué, les gars. « Good job », comme disent les rosbifs. Et entre nous, jouer le grand chelem sur la dernière journée contre l’Irlande, ça aurait quand même une sacrée gueule…

« Entre nous, jouer le grand chelem sur la dernière journée contre l’Irlande, ça aurait quand même une sacrée gueule... »

À propos de la dernière rencontre à Paris le 14 mars

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