LE WAGON S’ÉLOIGNE
MONTPELLIER LE MHR A MANQUÉ UNE FRANCHE OCCASION DE GAGNER POUR LA PREMIÈRE FOIS À L’EXTÉRIEUR ET SE RAPPROCHER DU TOP 6.
Le scénario improbable de la fin de saison dernière trotte-t-il encore dans la tête des Montpelliérains ? Parce que le retard observé sur le wagon de tête est similaire à celui qu’accusait le MHR avant d’entamer son sprint final. Neuvième à 33 points au même stade de la compétition en 2019, il en a aujourd’hui 37 au huitième rang. Pas de quoi s’affoler donc, comme l’a rappelé Xavier Garbajosa : « Tant qu’il y a des points à glaner, il y a de l’espoir. Tout est possible, il faut se donner les moyens d’aller chercher un maximum de points. » L’heure n’est pas à la panique, et ce grâce au revers de Toulouse notamment, qui ne décroche pas les Héraultais. Mais alors qu’une première victoire à l’extérieur leur tendait les bras, que leur a-t-il manqué ? La conquête, attendue au tournant au vu des conditions météorologiques, n’a pas répondu présent, en témoignent les quatre pénalités concédées en mêlée fermée où la Section a fait des ravages, et les ballons portés effectués à répétition mais sans aucun effet. « Les ballons portés ne nous ont pas mis dans l’avancée, et nous avons connu des défaillances en mêlée en première mi-temps, puis en touche en seconde, commentait le manager sportif. Cela ne nous permet pas de concrétiser nos temps forts. »
LE TEMPS EST COMPTÉ
Le réalisme justement était le gros point noir du déplacement à vide à Toulouse (25-7) alors que les opportunités furent nombreuses. Si le pragmatisme était de mise au Hameau samedi soir, cela n’a pas suffi. « Nous avons du mal à enchaîner, nous sommes fébriles au moment de scorer », poursuit l’ancien international. « On voit que l’équipe manque de confiance quand on ne marque pas alors qu’on a des opportunités franches », confirme le capitaine Benoît Paillaugue. Certes, la défense hermétique des Palois est à saluer. Mais la stratégie d’occuper le plus possible pour contourner le premier rideau était du coup la bonne. Quant à la réalisation, si la première période a vu Handre Pollard être lobé deux fois par la précision de son vis-à-vis Antoine Hastoy, le rendu global n’était pas mauvais. Le champion du monde a même passé un 100 % aux perches. Ce qui a manqué était peut-être ce drop qui semblait tant à portée du Sud-Africain, dans les 22 mètres dans l’axe. Il n’en fut rien et quatre minutes plus tard, Corato faisait se lever le Hameau. « On s’est parfois trop précipités, déplore Xavier Garbajosa, ce qui n’a pas permis de mettre ce dernier coup de mise à mort. C’est la première fois qu’on est devant au score à l’extérieur pendant autant de temps (vingt minutes, N.D.L.R.). C’est nouveau pour nous dans la gestion. »
Dur apprentissage que de se contenter de ce bien maigre point de bonus défensif. Ce succès en déplacement est probablement le cap à franchir pour les Cistes et leur espoir de qualification. Mais les jokers ne seront pas nombreux. « Les munitions sont de plus en plus rares, alerte le demi de mêlée Benoît Paillaugue. On va jouer des équipes du top 6 donc il n’y a plus le droit à l’erreur. J’espère que le groupe aura les ressources pour écrire une autre histoire. » ■