Midi Olympique

C’EST LA SECTION QUI REDÉMARRE

PAU PREMIÈRE VICTOIRE EN TOP 14 EN 2020 POUR LA SECTION PALOISE QUI SE RELANCE APRÈS QUATRE MOIS DE DISETTE. LA FIN D’UN LONG CAUCHEMAR POUR CETTE ÉQUIPE TOUJOURS AUSSI VOLONTAIRE.

- Par Nicolas AUGOT nicolas.augot@midi-olympique.fr

Peu importe le flacon pourvu que l’on ait l’ivresse. Les Palois pouvaient faire la fête, célébrer comme il se doit ce premier succès depuis le 9 novembre. Lever les bras au ciel, crier de joie, saluer la tribune, multiplier les accolades, sourire à pleines dents, personne ne boudait son plaisir au Hameau. Pourtant le spectacle n’avait pas forcément été au rendez-vous puisque les conditions climatique­s, avec cette pluie fine mais intense, ont contraint les acteurs à entrer dans un combat tactique, avec une multiplica­tion de missiles venus du ciel et très peu d’offensives terrestres. Si Xavier Garbajosa avouait s’être ennuyé notamment pendant le premier acte, les Palois se félicitaie­nt d’avoir pu s’appuyer sur la précision de leurs artificier­s. Antoine Hastoy a réussi à lober le fond du terrain montpellié­rain en première mitemps et Colin Slade, usant aussi bien de son pied gauche que du droit, s’est chargé des sorties de camps propres en seconde période. Un jeu minimalist­e diront certains, intelligen­t pour d’autres, enfin symbole d’une certaine maîtrise et d’une faculté d’adaptation pour des Béarnais, tout à leur joie à écouter le troisième ligne Antoine Erbani : « On faisait des choses bien, c’était incontesta­ble, mais notre contenu ne nous permettait pas de gagner les matchs. Il a fallu trouver d’autres manières de s’entraîner, de travailler, d’aller parfois contre nature, de jouer au pied même si certains n’aiment pas forcément. Des fois, ça fait le travail, tout le monde a mis un peu d’eau dans son vin. On a bien redressé la barre en touche, la mêlée a été performant­e, tous les joueurs ont pris conscience du danger. Je pense que nous sommes vraiment repartis. » Surtout, ce succès qui n’a tenu qu’à un fil dans les dernières secondes est venu conforter l’idée que la frontière était bien mince entre les échecs des dernières semaines et cette victoire. « Cette victoire nous donne beaucoup de plaisir, poursuivai­t l’ancien agenais, j’ai l’impression que l’on ne méritait pas ce qui nous arrivait, donc elle nous fait vraiment du bien. » Un sentiment partagé par Antoine Hastoy : « La victoire nous suffit, car sept matchs sans victoire c’est énorme. Elle va nous permettre d’aller de l’avant et de repartir sur du positif. Je suis soulagé et fier du groupe de ne pas s’être éparpillé pendant ces temps difficile. Je suis fier d’avoir pu regagner ici au Hameau. On est resté soudés, signe que le groupe vit bien. Il faut continuer comme ça et ne pas se dire que c’est la fin de quelque chose aujourd’hui avec la victoire. »

L’IMPACT DU BANC, BEN SMITH EXCEPTIONN­EL

« La pièce est tombée du bon côté », glissait avec humilité le comanager Nicolas Godignon conscient que le scénario ressemblai­t étrangemen­t à quelques désillusio­ns des semaines passées. Pourtant, cette fin heureuse n’est pas seulement un coup de chance, même si cette dernière fuyait les Béarnais depuis longtemps. Alors que le banc des remplaçant­s héraultais pouvait faire peur, ce sont bien les « finisseurs » de la Section qui ont été en vue. « Les remplaçant­s ont fait un boulot de dingue, reconnaiss­ait Antoine Hastoy, Nicolas Corato a obtenu une pénalité en mêlée et il marque l’essai de la victoire. Il a été blessé après son match à Brive et il a répondu sur le terrain. » Même satisfacti­on chez Nicolas Godignon : « C’est encore un jeune joueur, mais il a montré à tout le monde que l’on pouvait compter sur lui. Que ce soit lui qui marque, c’est une belle récompense pour tous les efforts et le travail qu’il fait. » Pour souligner l’apport de son banc, le manager pouvait citer les performanc­es de Giovanni Habel Kuffner, de Daniel Ramsay et de Colin Slade. Le retour à la compétitio­n de ce dernier concordait aussi avec la montée en puissance de ses compatriot­es Luke Whitelock et de Ben Smith qui a été exceptionn­el (ses statistiqu­es sont ahurissant­es avec trois franchisse­ments, onze défenseurs battus, une passe après contact) malgré un match qui ne favorisait pas les relances du fond du terrain. Un banc de remplaçant­s tranchant et des Néo-Zélandais rappelant que l’on n’est pas All Black par hasard ont permis de préserver cette victoire, démontrant tous les progrès effectués ces dernières semaines, notamment en conquête mais les Palois voulaient rester prudents. « Nous ne sommes pas champions du monde », prévenait Antoine Erbani alors que Nicolas Godignon n’était pas encore soulagé : « Ce n’est pas un soulagemen­t. Je le serai le jour où on sera maintenu car la mission sera accomplie. Mais je ressens de la joie et de la fierté pour les joueurs. » ■

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Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany Habel-Kuffner, auteur d’une bonne entrée a conduit les siens vers un succès capital.

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