Midi Olympique

SI PRÈS DE L’EXPLOIT

STADE FRANÇAIS COURAGEUX ET AGRESSIF, LE STADE FRANÇAIS A MONTRÉ UN ÉTAT D’ESPRIT REMARQUABL­E ET UNE DÉFENSE QUASIMENT SANS FAILLE. LAS, L’INDISCIPLI­NE A ENCORE COÛTÉ CHER.

- Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

Le Stade français a flirté avec l’exploit. Un « quasi-exploit » que les Parisiens ont peut-être construit dans la nuit bayonnaise. Flash-back. Une semaine plus tôt, le club de la capitale, qui avait beaucoup misé sur ce déplacemen­t au Pays basque pour affronter l’Aviron, en lutte également pour le maintien, s’incline logiquemen­t (28-17). Ce soir-là, les Stadistes affichent dans le combat un visage apathique. Et une indiscipli­ne coupable. Deux cartons jaunes presque coup sur coup et quelques minutes jouées à treize contre quinze. Un handicap payé lourdement. Un peu plus tard, dans l’intimité de leur hôtel, le Directeur Général Thomas Lombard réunit les joueurs pour leur dire tout le mal qu’il a pensé de leur performanc­e. Selon plusieurs témoins, les murs n’ont pas tremblé, mais les mots choisis par l’ancien consultant de Canal + ont résonné dans les têtes durant toute la semaine de préparatio­n.

Dimanche, sur la pelouse du stade Mayol, c’est donc dans un tout autre état d’esprit que les joueurs du duo Sempéré-Arias se sont présentés. Avec l’aide du vent en première période, ils ont souvent malmené les Toulonnais. La raison ? Un engagement de tout instant. De l’agressivit­é dans les rucks, de l’envie sur les contre-rucks permettant de récupérer quelques munitions précieuses et des plaquages souvent gagnants en défense, les Stadistes ont su mettre les ingrédient­s nécessaire­s pour réaliser l’exploit. Du haut de la tribune, l’entraîneur des trois-quarts Julien Arias n’a pas pu d’ailleurs s’empêcher de pester. Sur un nouveau contre-ruck positif de ses joueurs, il lâchait : « Mais pourquoi, ils n’ont pas fait ça à Bayonne ? Pourquoi ils attendent d’être à Toulon pour le faire ? »

FOUTUE INDISCIPLI­NE

Las, si le Stade français a su réagir dans le combat, il n’a pas réussi à corriger son indiscipli­ne. Encore une fois, le capitaine Yoann Maestri a été contraint de se présenter devant l’arbitre de la rencontre pour voir ce dernier infliger deux cartons jaunes à l’un de ses partenaire­s. Une première fois à Tala Gray (42e), une seconde à Sami Mavinga (58e). Si le premier n’a pas eu d’incidence au score, c’est sur la deuxième période d’infériorit­é numérique que les Stadistes ont fini par céder. Parce que soyons clairs : la défense parisienne a affiché une organisati­on sans faille et un coeur énorme. Seulement, vingt minutes en infériorit­é numérique, ça use les organismes.

Toutefois, si le Stade français a tutoyé l’exploit, c’est parce qu’il a trouvé les ressources dans les dix dernières minutes pour reprendre l’avantage au score. Avec un panache qui tranche franchemen­t avec son statut de lanterne rouge. À dix minutes de la fin de la rencontre, l’essai inscrit par Lester Etien a d’abord redonné de l’espoir (16-13). En témoignent les propos de Julien Arias, toujours haut perché dans la tribune. Ce dernier hurlait dans son micro : « Jean-Marc, dis-leur qu’on va gagner ce putain de match. » Jean-Marc Samanos, ostéopathe du club, relié par radio, faisait passer le message. Cinq minutes plus tard, Hamdaoui pensait alors offrir la victoire à son équipe. En vain. L’indiscipli­ne allait encore frapper le club de la capitale. La seizième pénalité concédée dans les arrêts de jeu condamnait Paris à demeurer lanterne rouge, malgré un point de bonus défensif largement mérité. ■

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Photo Julien Poupart Yoann Maestri.

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