Midi Olympique

« Développer l’éco système »

ERIC FLORAND - Membre fondateur de la Fondation Alice Milliat IL ÉVOQUE LE GRAND ÉVÉNEMENT DE RUGBY ORGANISÉ PAR CETTE FONDATION DÉDIÉE À LA MÉDIATISAT­ION ET À LA PROMOTION DU SPORT FÉMININ.

- Propos recueillis par G. C.

La fondation Alice Millat, qui porte le nom de la grande figure féminine pour l’égalité des droits dans le sport, organisera un « Festival » de rugby à VII exclusivem­ent féminin, du 18 au 21 juin à Vincennes. Pourquoi avoir investi le champ du rugby ?

Sans doute parce que je suis aussi vice-président du club de rugby de Vincennes… Je ne peux pas nier que ma passion ait guidé notre choix, et que dans le fond, plusieurs autres pratiques sportives auraient pu servir de support à notre projet. Mais le rugby faisait partie des sports très intéressan­ts dans notre démarche européiste. Dans la mesure où il est devenu olympique, toutes les nations européenne­s sont maintenant concernées. Nous portons ce projet de festival depuis trois ans, sur l’idée d’une rencontre entre joueuses européenne­s autour du sport, de la culture, et de l’échange sur la condition féminine. 50 % des participan­tes au tournoi fédéral viendront de toute l’Europe. Pour le tournoi universita­ire, ce sera 33 %.

En quoi votre initiative constitue-t-elle une nouveauté ?

Par son exigence, dans la mesure où cette manifestat­ion dépassera largement le cadre sportif. Lors des colloques et des tables rondes, la lutte contre l’endométrio­se sera l’un des thèmes des débats. Et par le fait aussi qu’il n’existe aucun autre festival de rugby exclusivem­ent féminin de cette dimension, où se côtoieront tous les milieux, scolaire, universita­ire, et fédéral.

Alice Milliat défendait en son temps l’idée de l’égalité dans la mixité…

Oui. De notre côté, nous songerons à rendre mixte notre événement le jour où les tournois féminins seront aussi nombreux que les organisati­ons masculines. Nous comblons un vide avec ce festival. Pour que le sport féminin se développe, il a besoin de créer un écosystème aussi solide que celui des garçons. Alice Milliat a lancé son combat il y a cent ans, et il est toujours d’actualité.

À combien se monte le budget d’une telle organisati­on ?

À peu près 625 000 euros, dont une grande partie sera assurée par une subvention d’Erasmus, versé par son fonds dédié au sport. 165 000 euros seront aussi versés par la commission européenne dans le cadre de sa politique d’aide au transport et à l’hébergemen­t. Si bien que les équipes ne déboursero­nt pas grand-chose pour venir, d’où qu’elles viennent, et pour dormir. Cet aspect du tournoi est important. Notre fondation est jeune (créée en 2016), mais dans la mesure où elle a été déclarée d’intérêt public, ce qui nous donne accès à des financemen­ts particulie­rs, nous sommes en mesure de penser nos interventi­ons de façon assez ambitieuse.

Un objectif pour ce tournoi ?

Un objectif paradoxal. Nous lui souhaitons longue vie et de résister au temps, à la façon d’un Howard Hinton Seven. D’un autre côté, nous espérons qu’il ne durera pas trop longtemps, et que l’égalité que nous défendons, sera rapidement devenue la norme.

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