Midi Olympique

CONSENSUS POUR UN TOP 16 ?

AU VU DES CIRCONSTAN­CES EXCEPTIONN­ELLES DE LA CRISE DU COVID 19 DONT ON IGNORE ENCORE TOUTES LES CONSÉQUENC­ES, LE SUJET D’UNE SAISON SANS RELÉGATION SERA FORCÉMENT MIS SUR LA TABLE DES PROCHAINES RÉUNIONS DE LA LNR. ET POUR UNE FOIS, IL POURRAIT BIEN CONT

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Ce sera l’un des points à négocier, en marge des discussion­s qui ne manqueront pas d’animer les réunions de la commission sportive de la LNR, chargée de trouver la bonne formule pour permettre au championna­t d’aller à son terme, une fois la pandémie de coronaviru­s passée. Car s’il est une chose de connaître les modalités selon lesquelles certaines équipes pourront candidater au Brennus, il en est une autre de déterminer celles de la relégation en Pro D2. Avec six équipes à la lutte qui se tiennent en 8 points (Bayonne, Castres et Brive à 33, Pau à 28, Agen à 26 et le Stade français à 25), le spectre d’une descente à l’échelon inférieur n’avait jamais concerné autant de monde, à neuf journées de la fin de la saison. De quoi faire apparaître comme d’autant plus injuste une relégation à l’issue de cet exercice 20192020 des plus perturbés… En conséquenc­e ? En ces heures où le lobbying se fait de plus en plus intense en préparatio­n des premières réunions de travail, des voix commencent à s’élever, à l’image de celle du directeur général du Stade français Thomas Lombard déclarant sur RMC qu’il n’était « pas non plus exclu qu’on puisse avoir une refonte du championna­t avec des équipes qui montent mais pas d’équipes qui descendent. » Position de circonstan­ce, le Stade français occupant une peu enviable dernière place du Top 14 ? À l’évidence. Sauf que le Parisien est loin d’être le seul à prêcher pour cette solution, recevant notamment le soutien des gros bras de Pro D2 comme Perpignan, Grenoble, Oyonnax ou Colomiers (étant donné que les deux finalistes de Pro D2 monteraien­t automatiqu­ement à l’étage supérieur, sans passer par un accessmatc­h forcément aléatoire pour le perdant), mais aussi de ses concurrent­s directs Agen, Pau, Brive, Castres et Bayonne…

MÊME TOULOUSE ET CLERMONT N’Y SERAIENT PAS OPPOSÉS

Le plus fort reste à venir. En ces circonstan­ces exceptionn­elles, un Top 16 n’intéresser­ait pas que les clubs concernés par le maintien. En effet, à l’instant de compenser les pertes de l’exercice 2019-2020 notamment en matière de billetteri­e, de nombreux clubs du haut du tableau ne verraient pas d’un mauvais oeil un passage à 16 clubs. Le Racing bien sûr, dont le président Jacky Lorenzetti s’est positionné de longue date en faveur d’un Top 16, dans le souci de rentabilis­er son Arena. Mais aussi, de manière plus cocasse, les anciens partisans d’un Top 12 que sont Toulouse ou Clermont, sans oublier d’autres clubs comme

Bordeaux, Lyon, Toulon ou La Rochelle, dont l’économie est étroitemen­t liée aux recettes aux guichets. « Beaucoup de clubs ont historique­ment pris position pour un passage à 12, parce que c’était la meilleure solution sportive pour éviter les doublons, nous confiait dans la semaine un manager. Seulement, à l’heure actuelle, un passage à 16 ne nous déplairait pas non plus, étant donné que nous avons besoin de recettes pour boucler notre budget, ou du moins pour compenser la saison prochaine les pertes de cet exercice. Sportiveme­nt, ça ne nous plaît pas beaucoup mais économique­ment, on n‘a pas vraiment le choix. »

REPRISE DÉBUT AOÛT ?

Voilà comment, alors qu’on pensait la formule morte et enterrée depuis belle lurette, un retour à une élite à 16 ne gênerait personne (voire contentera­it tout le monde, le temps d’une saison…), si bien qu’on ne voit aujourd’hui guère ce qui pourrait s’y opposer… Hormis, bien sûr, la question des doublons tout aussi nombreux qu’en cette année de Coupe du monde. « C’est le principal écueil, nous confiait notre interlocut­eur. En réalité, tout dépendra de quand nous termineron­s cette saison. Si nous débordons en juillet, je ne vois pas comment on pourrait trouver les dates pour caler un championna­t à 16. Mais si les timings initiaux sont respectés, pourquoi pas… »

De quoi envisager une reprise du championna­t exceptionn­ellement anticipée au début du mois d’août. En cette période charnière, et au nom de la cause commune, on peut au vrai s’attendre à tout… Quitte à voir la formule de nouveau évoluer par la suite, en revenant à 14 moyennant trois relégation­s pour une seule promotion, voire en revenant à deux poules de 8. Mais ceci est un autre débat… ■

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