Midi Olympique

LE PRO D2 MOINS IMPACTÉ

GRÂCE À DES SALAIRES NETTEMENT INFÉRIEURS ET UNE DÉPENDANCE MOINDRE À LEUR BILLETTERI­E, LES CLUBS DE DEUXIÈME DIVISION DEVRAIENT MIEUX AMORTIR LA CRISE QUE CEUX DU TOP 14. EXPLICATIO­NS.

- Par Simon VALZER simon.valzer@midi-olympique.fr

Pour une fois, ce ne sont pas les plus petits vont souffrir davantage que les gros. Bien sûr, on schématise et ce raisonneme­nt ne vaudrait pas pour toutes les comparaiso­ns. Mais si on met en perspectiv­e les situations observées en Top 14 à celles du Pro D2, plusieurs facteurs indiquent clairement que les dirigeants des clubs qui composent l’antichambr­e de l’élite doivent nettement mieux dormir en ce moment que leurs homologues de l’étage supérieur. Premier facteur, les salaires. Comme tout le monde le sait, ils sont nettement inférieurs en Pro D2. Au mois de mai 2019, la Ligue dévoilait ses chiffres pour la saison 2017-2018 : le salaire moyen en Top 14 se situait aux alentours de 20 000 euros bruts par mois, contre 5 000 en Pro D2. Or, les dispositio­ns de crise prises par le gouverneme­nt font qu’à ce jour, l’employeur n’a rien à régler à ses salariés dont le salaire mensuel brut est égal à 5 000 euros, et qu’il ne devra régler qu’une toute petite somme (50,83 euros précisémen­t) à ses salariés touchant un salaire de 7 000 euros bruts mensuels. À eux deux, ces chiffres représente­nt l’immense majorité des salaires qui sont versés en Pro D2. En clair, les clubs se voient délestés d’une énorme partie de leurs salaires, ce qui n’est pas le cas en Top 14 puisque la majorité des joueurs perçoivent plus de quatre fois le Smic.

MOINS DÉPENDANTS À LEUR BILLETTERI­E

Les clubs de Pro D2 sont aussi moins dépendants à de gros partenaire­s comme c’est souvent le cas en Top 14. En s’appuyant sur un tissu de petits partenaire­s dont l’engagement oscille entre 5 000, 10 000 ou 20 000 euros, les clubs de Pro D2 ne mettent pas tous leurs oeufs dans le même panier. Et quand bien même ces petits partenaire­s souffrent de la crise et se désengagen­t, reconnaiss­ez qu’il sera bien plus facile de retrouver un partenaria­t à hauteur de 20 000 euros qu’un autre à plusieurs millions…

Enfin, le dernier facteur porte sur la billetteri­e. Les clubs de Pro D2 sont beaucoup moins dépendants à cette dernière que leurs homologues de Top 14. Exemple : il n’est pas rare qu’un club de deuxième division compte 2 000 abonnés, pour une affluence moyenne d’environ 4 000 personnes, à l’exception de clubs comme Nevers, Vannes ou Perpignan, où ce chiffre est très souvent dépassé. En Top 14, les clubs aux plus grosses affluences seront beaucoup plus impactés car ils ont un rapport abonné/visiteur unique beaucoup faible. Les pertes cumulées des clubs de Pro D2 devraient donc être nettement inférieure­s face aux immenses économies qu’ils risquent de faire, bien malgré eux bien sûr…

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