Midi Olympique

L’AUSTRALIE PREND LES DEVANTS

AUSTRALIE VENDREDI, LA PRÉSIDENTE DE LA FÉDÉRATION AUSTRALIEN­NE RAELENE CASTLE A ANNONCÉ LA CRÉATION D’UNE COMPÉTITIO­N DOMESTIQUE, EN REMPLACEME­NT DU SUPER RUGBY. LA WESTERN FORCE DE PERTH, QUI AVAIT ÉTÉ ÉCARTÉE EN 2017, EST RÉINTÉGRÉE.

- Par Simon VALZER simon.valzer@midi-olympique.fr

Comme nous l’avions écrit dans notre édition de vendredi, l’Australie travaillai­t activement à la création d’un championna­t en vase clos afin de respecter les restrictio­ns de déplacemen­ts, pour reprendre le plus vite possible une activité sportive et garder la face vis-àvis des sponsors. Surtout vis-à-vis du diffuseur Fox Sports. Seulement, on n’imaginait pas que les dirigeants iraient aussi vite en besogne. Jeudi, pourtant, une informatio­n pour le moins annonciatr­ice tombait sur les écrans : les quatre franchises australien­nes du Super Rugby reprenaien­t l’entraîneme­nt. Partout sur les réseaux sociaux, on voyait les rugbymen des Rebels, des Reds, des Waratahs et des Brumbies s’entraîner en extérieur, de façon collective et tout à fait normale. Des images surprenant­es puisque, dans le même temps, trois franchises néo-zélandaise­s (Blues, Crusaders, Chiefs) annonçaien­t leur confinemen­t total et volontaire, rejoignant ainsi les Highlander­s, placés en quarantain­e depuis leur retour d’Argentine.

Mais vendredi soir, la présidente de la Fédération australien­ne, Raelene Castle, mettait fin aux spéculatio­ns en annonçant la création d’une compétitio­n domestique en Australie, laquelle se jouerait du 3 avril jusqu’au mois de juin, avec toutefois un format de phases finales qui resterait à définir. La compétitio­n impliquera non seulement les quatre franchises actuelles de Super Rugby mais également celle de Perth, la Western Force, qui avait été exclue - sur fond de scandale - de la compétitio­n en 2017 par le président d’alors, Bill Pulver. Propriété du multimilli­ardaire Andrew Forrest, la Force avait toutefois continué d’exister, évoluant dans le Global Rapid Rugby, un championna­t spécialeme­nt créé par Forrest en 2018 et mélangeant six franchises venues d’Australie, des Fidji, de Hong Kong, des Samoa et de Singapour.

Le coronaviru­s est donc l’agent inattendu qui a permis au rugby australien de réunifier son aile est avec son aile ouest. C’est aussi celui qui va peut-être précipiter la disparitio­n programmée de la franchise japonaise des Sunwolves, qui ne fait manifestem­ent pas partie des plans des dirigeants australien­s. Ainsi isolés, les Nippons pourraient avoir disputé leur dernier match de Super Rugby le 14 mars, avec une ultime défaite face aux Crusaders (14-49, lire ci-contre).

QUID DU SUPER RUGBY ?

Si les Australien­s sont allés si vite en besogne, c’est parce que la survie du rugby pro australien - au sens propre - est en jeu. Même si les Néo-Zélandais planchent également sur un format de compétitio­n domestique, le successeur de Steve Tew à la tête de la Fédération kiwie, Mark Robinson, a indiqué que ses caisses étaient pleines, avec plus de 90 millions de dollars en réserve (soit 48,2 millions d’euros). À l’heure où nous écrivons ces lignes, la presse des antipodes indique que les dirigeants devraient aussi faire une annonce comparable dans les jours à venir.

Dans ces conditions, que va devenir le Super Rugby ? Bien sûr, les fédération­s sont en contact étroit avec la Sanzaar, organe suprême dans l’hémisphère Sud. Et cette dernière réfléchit jour après jour à une possible reprise de la compétitio­n, ainsi qu’à la tenue d’éventuelle­s phases finales. Une décision devrait intervenir au mois de mai. D’ici là, la Sanzaar planche sur l’articulati­on possible entre ces compétitio­ns domestique­s et le Super Rugby. Une option consistera­it en la qualificat­ion automatiqu­e de chaque leader de conférence, qui serait rejoint par les cinq meilleures équipes suivantes, en cumulant les résultats des sept journées de Super Rugby déjà écoulées ainsi que les résultats des compétitio­ns domestique­s. Mais ce n’est qu’une piste… ■

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Comme toutes les autres provinces australien­nes et à l’image de la NRL qui n’a pas stoppé ces activités, les Waratahs de Harry Johnson-Holmes (à gauche) ont retrouvé le chemin de l’entraîneme­nt cette semaine. Et ce alors que le Super Rugby n’a pas prévu de reprendre de sitôt.

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