Midi Olympique

GÉNÉRATION SANS MONDIAL

COMME EN 2007, DE NOMBREUX BLEUETS QUI AURONT EU 20 ANS CETTE ANNÉE NE CONNAÎTRON­T PAS LES ÉMOTIONS D’UNE COUPE DU MONDE. POUR AUTANT, LE STAFF VEUT POSITIVER.

- Par Ludovic FAVRE ludovic.favre@midi-olympique.fr

La génération 2000 n’aura donc eu que quatre matchs à l’internatio­nal pour montrer sa valeur.Tout du moins pour la moitié d’entre eux qui n’étaient pas là en 2019. Quatre matchs du Tournoi des 6 Nations. En effet, l’annulation annoncée vendredi après-midi du Mondial des moins de 20 ans, qui devait avoir lieu en Lombardie (nord de l’Italie) du 28 juin au 18 juillet, prive cette classe d’âge de son sommet annuel. « Cette décision était inévitable, convient, fataliste, Philippe Boher, le manager des Bleuets. Alors, bien sûr que d’un point de vue sanitaire et de l’effort collectif demandé à tout le monde, en se confinant pour lutter contre cette pandémie, il ne pouvait pas en être autrement. Mais avec le staff, nous sommes frustrés car nous étions en nette progressio­n, sur une bonne lancée et nous aurions voulu voir ce groupe de qualité se frotter aux meilleurs. Contre les Écossais, pour ce qui fut notre match du Tournoi le plus abouti, le temps de jeu effectif fut élevé, avec notamment quatre séquences à plus de trois minutes et des temps de récupérati­on très courts. De quoi vous formater pour un Mondial ! »

Faute de compétitio­n, le staff des Bleuets (Philippe Boher, Fabrice Estebanez et David Ortiz) planche déjà sur l’après-coronaviru­s. « Chacun chez soi, en télétravai­l, nous nous projetons sur le redémarrag­e des activités. Aujourd’hui, rien n’est arrêté alors on étudie plusieurs scénarios de reprise. Nous posons aussi les bases de l’année prochaine en préparant au mieux l’intersaiso­n à venir. L’idée est d’assurer un suivi auprès des joueurs, toujours en partenaria­t avec les clubs. De toute façon, si ça reprend, les championna­ts seront prioritair­es », explique Philippe Boher. Si lesdits joueurs obtiennent du temps de jeu en Top 14 ou Pro D2 en fin de saison, si elle a lieu, ce sera tout aussi bénéfique qu’une Coupe du monde juniors. Le quotidien d’un club profession­nel prépare tout autant au haut niveau. L’encadremen­t des Bleuets en est convaincu, en voyant les progrès réalisés, par exemple, par le deuxième ligne Mickaël Guillard après une saison pleine en Fédérale 1 avec Massy.

SUR LES TRACES DE PICAMOLES ET TRINH-DUC

Même si la saison internatio­nale des moins de 20 ans se résume à quatre rencontres, la revue d’effectif effectuée par les entraîneur­s tricolores leur a permis de tirer quelques enseigneme­nts. Avec cinquante-deux éléments convoqués lors des différents stages, et trente-six capés (pour un objectif initial de trente-quatre), plus les quelques éléments mobilisés en clubs pour cause de doublons (Zarantonel­lo, Maravat, Dumortier, Cramont, Idjellidai­ne, etc.), l’évaluation des forces en présence a été plutôt riche, surtout si l’on rajoute le travail effectué avec l’équipe développem­ent dont les éléments les plus performant­s ont eu leur chance lors de ces 6 Nations (Lachaise, William, Jutge, Retière). « Lors de ces stages, retrace Philippe Boher, nous avons proposé aux joueurs des volumes d’entraîneme­nt inédits pour eux. Ainsi, par trois fois, ils ont eu la chance de côtoyer leurs aînés du XV de France et de se retrouver en opposition réelle. Et ce afin de repousser leurs limites et de voir leur comporteme­nt à haute intensité. »

De fait, l’encadremen­t tricolore n’est pas inquiet. « Cette annulation n’empêchera pas les meilleurs de jouer pour le XV de France à moyen ou long termes. Les meilleurs éléments vont être suivis de près par la cellule France 2023. N’oublions pas que la génération exceptionn­elle de Louis Picamoles et François Trinh-Duc, entre autres, n’a pas eu droit à son Mondial et cela n’a pas pénalisé leur carrière. » Il est vrai qu’en 2007, la réforme du Mondial juniors, disputé auparavant par la catégorie des moins de 21 ans, avait entraîné une saison blanche pour certains joueurs nés en 1986. ■

 ?? Photo Icon Sport ?? Le deuxième ligne Mickael Guillard, ici face à l’Italie, fait partie de cette génération prometteus­e mais privée de Mondial.
Photo Icon Sport Le deuxième ligne Mickael Guillard, ici face à l’Italie, fait partie de cette génération prometteus­e mais privée de Mondial.

Newspapers in French

Newspapers from France