Midi Olympique

SANS « POTOS » NI POTEAUX

LE MEILLEUR RÉALISATEU­R DU TOP 14 CETTE SAISON N’A PAS BUTÉ DEPUIS DEUX MOIS. UNE FRUSTRATIO­N PARMI D’AUTRES POUR L’ARRIÈRE QUI AURAIT TANT AIMÉ DIRE AU REVOIR AUX PARTANTS SUR LE TERRAIN.

- Par Vincent BISSONNET vincent.bissonnet@midi-olympique.fr

O «ui, dès lundi, je pense que j’irai buter. Je ne sais pas si le stade sera ouvert mais je trouverai bien des poteaux dans le coin pour taper quelques ballons. J’ai ce qu’il faut à la maison, pour le coup. » Le meilleur réalisateu­r du championna­t cette saison, avec 181 unités au compteur, fourmille d’impatience : depuis deux mois, Thomas Laranjeira n’a pu pratiquer son exercice favori. Les bonnes habitudes ont dû être mises entre parenthèse­s : « Il n’y avait pas le choix. J’ai respecté les règles du confinemen­t et je n’ai pas de poteaux dans le jardin. Cela me manque vraiment. Je suis impatient. Les sensations vont peut-être être bizarres au début mais les repères vont vite revenir, à mon avis. C’est surtout l’absence de compétitio­n derrière qui risque de changer l’approche. »

Une relative frustratio­n parmi d’autres pour cet amoureux de la balle : « Même si j’ai un peu d’espace à la maison, la manipulati­on de la balle reste minime. J’ai lancé quelques jeux mais tu fais vite le tour. Et comme ma femme est enceinte, elle ne peut même pas me faire de passes », sourit le Corrézien. À défaut de mieux, il s’est entretenu physiqueme­nt : « C’était dur de trouver un rythme. Puis, c’est venu. Le club a distribué des poids et je prenais mon attestatio­n pour aller courir dans ma rue. Elle fait cent mètres de long, j’enchaînais les allers-retours et le fractionné. Cela m’a permis de me défouler, au moins. Mais au bout d’un moment, courir sur du bitume, ça tape sur le tendon. »

« J’ESPÈRE QUE NOUS REPARTIRON­S SUR CET ÉLAN »

Parmi toutes les privations, Thomas Laranjeira a le plus regretté l’éloignemen­t de ses camarades de jeu : « Il y a eu quelques séances collective­s de cross fit ou des challenges organisés en visio. Ça permet de maintenir une cohésion, de garder le contact. Mais le vestiaire, c’est ce qui manque le plus. Dans cette situation, on se rend encore plus compte de la chance que nous avons de vivre une telle aventure collective en temps ordinaire. » Un chapitre va, d’ailleurs, se refermer, à distance : « C’est bizarre de ne pas pouvoir célébrer les dix mecs qui vont partir du club, de ne pas pouvoir leur dire au revoir comme j’aurais aimé. Depuis une semaine et l’officialis­ation, nous ne pouvons même pas nous voir. »

La compétitio­n repartira sur un autre cycle. Toujours en Top 14. Et avec le titre officieux de meilleur réalisateu­r de l’élite pour le numéro 15 briviste : « Même si c’est anecdotiqu­e, ça reste cool, évoque, du bout des lèvres, le meilleur arrière du championna­t sur le plan statistiqu­e. J’étais sur une bonne lancée et content de cette saison, que ce soit individuel­lement ou collective­ment. J’espère que nous repartiron­s sur cet élan et même mieux encore. » ■

Newspapers in French

Newspapers from France