Midi Olympique

« LA POLICE M’A INTERCEPTÉ... »

LE FLANKER INTERNATIO­NAL REVIENT SUR LES HUIT SEMAINES PASSÉES CONFINÉ, DANS SON APPARTEMEN­T DES HAUTS-DE-SEINE. ET LIVRE UNE ANECDOTE SAVOUREUSE SUR SA PREMIÈRE SORTIE DE SPORTIF EN QUARANTAIN­E...

- Par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

Wenceslas Lauret, le troisième ligne internatio­nal du Racing (31 ans, 27 sélections), vit dans un appartemen­t du Plessis-Robinson (Hautsde-Seine) avec son épouse et ses trois enfants, tous en bas âge. Ses huit semaines de confinemen­t, il les raconte ainsi : « Ce n’était pas aussi pénible que je ne l’aurais cru au départ. Nous sommes restés tous les cinq à la maison et dès que le soleil pointait le bout de son nez, on se ruait tous sur la terrasse. » Et la gestion des petits, alors ? « Avec ma femme, poursuit Lauret, nous avons essayé de faire un maximum de pédagogie avec le plus grand, qui a 4 ans. Il a compris pourquoi, depuis quelques semaines, on ne jouait plus au ballon dehors. Dans l’ensemble, les petits ont été mignons. Alors, je ne vous cache pas que l’appart était sens dessus dessous mais le bazar, ça fait partie de la vie ! »

Dans les Hauts-de-Seine, le meilleur plaqueur du pack de Laurent Travers n’a pas vraiment eu besoin de chasser le cerf dans la forêt de Meudon pour nourrir les siens. Il enchaîne ainsi : « Les courses, ce fut deux fois par mois, pas davantage. J’y allais vraiment quand le frigo était vide, pas avant. » Et la ligne, alors ? « Je vais vous rendre jaloux, se marre-t-il à présent. Mais j’ai mangé ce que j’ai voulu pendant deux mois sans prendre un gramme. C’est rageant, hein ? » Indéniable­ment, oui. Mais l’ennui, alors ? « Je ne l’ai pas vraiment ressenti… Je suis en plein projet de reconversi­on et j’ai passé des heures dessus : en juin dernier, j’ai lancé une entreprise dans le secteur de l’immobilier. En fait, je vais bientôt commercial­iser des biens en région parisienne et sur la Côte basque. Dans ce but, je me replongera­i très prochainem­ent dans mes études pour finir le BTS que mes déplacemen­ts en équipe de France m’avaient contraint à mettre entre parenthèse­s. Bref, j’ai eu de quoi m’occuper… »

« LES GENS QUI TÉLÉTRAVAI­LLENT ME COMPRENDRO­NT… »

S’il n’a « ni grossi ni maigri », Wenceslas Lauret n’a évidemment plus la « caisse » qu’il avait avant le confinemen­t, au moment où les Racingmen étaient en pleine préparatio­n du quart de finale de Coupe d’Europe, prévu début avril à Clermont. « Je ne peux pas dire que je suis en forme, dit-il à présent. Je ne m’entretiens pas comme espéré. Même si le club m’a filé un rameur et quelques poids, le matos n’est pas aussi moderne qu’au centre d’entraîneme­nt du Plessis-Robinson. Et puis, les gens qui sont en télétravai­l me comprendro­nt quand je dis qu’avec trois enfants, tu n’as pas forcément le temps de bosser. Et une partie de mon travail, c’est faire de la muscu et du cardio… » L’ancien Biarrot, que l’on avait joint au tout début du confinemen­t, nous confiait à l’époque qu’il profiterai­t du moindre moment de répit pour faire du footing. Verdict ? « Je ne suis allé courir qu’une seule fois en deux mois. » Ah oui ? Mais pourquoi ? « Au début du confinemen­t, je me suis pointé à l’entrée d’une forêt. La barrière qui empêchait jusqu’ici les gens de passer était baissée. Je me suis dit : « C’est bon, ils ont dû lever l’interdicti­on. » J’ai accéléré et là, la police m’a intercepté : la barrière baissée, c’était juste pour laisser passer leur véhicule… Ils ont été sympas, ne m’ont pas verbalisé mais après ça, je ne suis plus jamais sorti pour une séance de cardio ! » ■

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Wenceslas Lauret a installé sur sa terrasse du matériel de musculatio­n prété par le club pour se maintenir en forme.

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