Midi Olympique

VENDEUR D’HUÎTRES

POUR OCCUPER LE TEMPS MAIS AUSSI SAUVER LA PRODUCTION D’HUÎTRES D’UN DE SES ASSOCIÉS, L’ENTRAÎNEUR DU SUALG S’EST MUÉ EN OSTRÉICULT­EUR, VENDANT SES HUÎTRES EN BORD DE PLAGE, À LACANAU.

- Par Pierre-Laurent GOU pierre-laurent.gou@midi-olympique.fr

L’entraîneur du SUALG, Christophe Laussucq, a passé tout son confinemen­t chez lui, à Lacanau (Landes), à deux cents mètres à peine de son terrain de jeu habituel et favori mais interdit : l’océan Atlantique. Cloîtré dans sa maison avec son épouse et deux de ses enfants, Christophe Laussucq a donc vécu huit semaines en famille : « Si on m’avait dit cela au départ, je n’y aurai pas cru. » Si Lacanau est le camp de base familial (ses parents et son frère y demeurent également), lui n’y met plus les pieds que vingt-quatre à quarantehu­it heures par semaine depuis qu’il est devenu entraîneur.

Que ce soit à Brive, à Mont-de-Marsan ou depuis douze mois à Agen, où il est en poste, il a choisi de vivre seul lorsqu’il doit exercer son métier. « J’ai pris plaisir à cette nouvelle vie familiale quotidienn­e. J’appréhenda­is mais, finalement, cela se passe très bien. Je n’ai jamais autant jardiné », glisse-t-il ce vendredi matin, alors qu’il vient de rentrer de son footing matinal. « J’essaie d’y aller très tôt, vers 6-7 heures du matin car j’ai du mal à ne pas m’éloigner dans les bois à plus d’un kilomètre de chez moi. » Il faut dire que la station balnéaire girondine est bordée par la fameuse forêt de pins landais. S’il n’a pas été rigoureux sur la distance, en revanche, ses planches de surf sont restées désespérém­ent sèches dans son garage : « Nous ne sommes que 1 500 habitants à l’année, nous avons vingt kilomètres de plage mais elles ont été parfois surveillée­s comme une zone militaire. C’était frustrant de ne pas pouvoir en profiter mais bon, je sais aussi que je vis dans une région épargnée et que dans le nord-est de la France, le coronaviru­s est une réalité différente. »

IL JOUE AUX ÉCAILLERS

L’entraîneur lot-et-garonnais a cherché à garder le contact avec ses joueurs, qu’il n’a plus vu depuis le 13 mars. « Nous avons bu quelques coups ensemble car nous pensions ne pas nous revoir d’ici trois semaines. Finalement, ce sera beaucoup plus long. » Alors, il les appelle et organise, sur le principe du volontaria­t, avec ses préparateu­rs physiques, des challenges virtuels de cross fit, histoire qu’ils gardent la forme. Lui a aussi profité de ce temps libre pour chercher à développer, comme il le peut, son activité ostréicole. Au début de sa carrière de joueur, Christophe Laussucq a investi avec un ami d’enfance dans un parc à huîtres et dans un établissem­ent de dégustatio­n situé sur le bassin d’Arcachon, La Conche,. Avec le confinemen­t, l’entreprise se retrouve avec des stocks importants. Alors, chaque week-end et les jours fériés, à Lacanau, l’ex-numéro 9 vend sa production aux particulie­rs : « Elles ne sont pas encore laiteuses alors j’en fais profiter mes « voisins » et tous les samedis et dimanches matins, je joue les écaillers. Et si on me le demande, je les ouvre avec le sourire. » Une situation qui devrait perdurer jusqu’à début juillet où il regagnera alors Agen, pour recommence­r son véritable métier : entraîneur. ■

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Samedi matin, Christophe Laussucq, à droite, est venu prêter main-forte à son associé Sébastien Degrave.

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