LA COLÈRE DE SÈTE
LEADER INCONTESTÉ DE SA POULE D’HONNEUR AU 15 MARS, LE RC SÈTE A ÉTÉ RÉTROGRADÉ À LA TROISIÈME PLACE ET EMPÊCHÉ DE MONTER PAR L’ATTRIBUTION DES BONUS « MOSAÏQUE ». UNE SPÉCIFICITÉ DE LA LIGUE OCCITANIE QUE LE CLUB A DÉCIDÉ DE CONTESTER DEVANT LE CNOSF. VOIRE DEVANT LES TRIBUNAUX, SI BESOIN...
Les Sétois sont en colère, et le font savoir. « Pensez donc ! s’emporte le co-président Yves Kerbiguet. Au 15 mars, on était premier de poule et là, après décision de la Ligue Occitanie d’attribuer les points d son Challenge Mozaïc, on se retrouve troisième avec interdiction de monter… » Une pilule qui a du mal à passer, et pour cause… « Nous avons reçu le 3 avril un courrier de Bernard Laporte expliquant que dans le calcul des classements, seuls les points terrain et les péréquations seraient appliqués, rappelle le co-président Jean-Luc
Fabre. Alors, pourquoi cela n’est-il pas le cas en Occitanie ? C’est une injustice, il n’y a pas d’autre mot. » Face à laquelle le club sétois a décidé de réagir en se rapprochant d’un avocat, Loïc SoubeyranViotto, pour faire valoir ce qu’il estime être son droit. « Nous avons saisi le CNOSF pour solliciter une audience de conciliation, afin de trouver une résolution à l’amiable de notre litige. Il s’agit d’une procédure obligatoire pour la saisine du tribunal administratif. Notre première idée, c’est bien évidemment d'espérer que la FFR et la Ligue d’Occitanie accepteront la conciliation à l’amiable car si ce n’est pas le cas, nous ferons valoir nos droits auprès du tribunal administratif. » « Cela aura un coût, mais avec Yves Kerbiguet, on l’assurera, assume Jean-Luc Fabre. Au point où on en est, on ira jusqu’au bout. »
UN DELTA DE TREIZE POINTS
Il faut dire que les Sétois ont quelques arguments à faire valoir. Car si on peut logiquement leur rétorquer que les règles étaient connues depuis le début de saison, le courrier de Bernard Laporte constitue un élément massue dans leur dossier, étayé par d’autres arguments. « Le premier est de dire qu’après étude des règles, il y a des irrégularités dans l’application de ces points challenge, qui ont une très forte implication au niveau de l’équité sportive, pointe
Loïc Soubeyran-Viotto. On est sur un delta de 13 points, soit plus de trois victoires ! Il y a d’ailleurs une rupture d’égalité entre les Ligues puisque toutes n’ont pas appliqué les mêmes règles dans le calcul des bonifications. Et puis, il faut comprendre que le RC Sète est dans une situation particulière. Pour la troisième année de suite, le club a terminé à la première place de sa poule, et pour la troisième année il se voit refuser la montée alors qu’il avait procédé à tous les efforts qu’on lui avait demandés en haut lieu. » Et Jean-Luc Fabre de détailler.
« Avant, l’équipe avait une toute petite école de rugby, pas de junior, pas de réserve. Cette année, nous avons plus de 50 gamins, nos juniors n’ont pas fait un forfait et notre réserve a aussi terminé première de poule. Il me semble que nous avons tenu nos engagements, voilà comment on nous en félicite… »
Une rancoeur bien compréhensible, pour tout dire. « Il faut savoir que les points du Chalenge Mosaïc dépendent d’une foule de détails,
pointe Jean-Luc Fabre. Du nombre de dirigeants, entre autres... On aurait pu la jouer comme d’autres clubs, acheter des licences aux épouses des dirigeants pour faire gonfler les chiffres. Mais on n’a pas été assez tordus pour le faire. » Et pas vraiment vernis non plus, comme le souligne Yves Kerbiguet. « Le pire est qu’en ce qui concerne les arbitres, nous en avions deux arbitres en formation, qui devaient la valider juste après le 15 mars. »
Et maintenant ? Il s’agit d’attendre l’audience du CNOSF estimée fin mai-début juin, même si les dirigeants sétois sont bien conscients que le temps joue contre eux, l’annonce des poules de Fédérale 3 ayant lieu le 15 mai… Ce qui ne décourage pas leur représentant. « Je suis persuadé que si nous arrivons à un accord à l’amiable avec la Ligue d’Occitanie ou à avoir gain de cause sur le plan judiciaire, cette décision aura un effet rétroactif », estime Loïc
Soubeyran-Viotto. L’espoir fait vivre, après tout…