Midi Olympique

LA RENAISSANC­E DU STADE MONTPELLIÉ­RAIN

- Par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

CE LUNDI, UN DEUXIÈME CLUB DE RUGBY VERRA LE JOUR SUR LA PLACE DE LA COMÉDIE. SOUS L’IMPULSION DE QUATRE AMIS, LE VÉNÉRABLE STADE MONTPELLIÉ­RAIN VA RENAÎTRE DE SES CENDRES, AFIN DE COMPLÉTER L’OFFRE RUGBYSTIQU­E AU NIVEAU AMATEUR DANS UN SECTEUR GÉOGRAPHIQ­UE EN SOUFFRANCE.

On ne l’apprendra à personne : le rugby français ne va pas bien, plombé par une chute constante du nombre de licenciés (heureuseme­nt atténuée par l’expansion du rugby féminin), qui entraîne mathématiq­uement une baisse du nombre de clubs… Dans ce contexte, la création d’une nouvelle entité mérite forcément mention. Surtout lorsqu’il s’agit de la renaissanc­e d’une institutio­n, à savoir le vénérable Stade montpellié­rain, créé en 1963 à l’initiative de l’ancienne plume du Midi Olympique Georges Pastre, jusqu’à sa dissolutio­n en 1986 lors de la fusion avec le MUC, pour créer le MHR… « Le constat qu’on faisait autour de nous, c’est que le rugby va mal, explique l’ancien arrière de Narbonne Christian Trallero, à l’origine du projet. Chaque fusion, c’est un club qui disparaît, et là il en disparaiss­ait beaucoup trop autour de nous… L’an dernier, Saint-Jean-deVédas a dû fusionner avec Villeneuve-lèsMaguelo­ne pour avoir une équipe première. Et cette année, cette entité cherche un troisième club pour s’associer avec eux, au point qu’ils ont sondé Mauguio et Frontignan… Juvignac n’a qu’une école de rugby, et pendant le confinemen­t, j’ai appris que Lunel cherchait à se marier avec Palavas, alors que les deux villes sont distantes de trente kilomètres ! Depuis un an et demi, une bande de copains me disait : « Christian, si on monte un club, tu nous aides ? » Je leur ai dit : « les gars, si on doit faire quelque chose, c’est maintenant… » Et on s’est lancé dans cette aventure… »

RETROUVER SABATHÉ ?

Cette bande de copains en question ? Elle est constituée de quatre mousquetai­res. Le champion de France 1979 Christian Trallero donc, mais aussi l’ancien pilier de Montpellie­r Eric Boudaoui, l’homme d’affaires Cédric Khalkhal, ainsi que notre ancien confrère de Midi Libre et France 3, « JB » Moles. « Un club, c’est toute une histoire à écrire, reprend Trallero, qui fut par ailleurs longtemps le président du club de Bédarieux. C’est pourquoi on s’est décidé à recréer le Stade montpellié­rain, parce qu’il n’y avait pas besoin de s’inventer un passé ou une histoire.Tout ça existait déjà… On s’est rapidement rendu compte qu’il pouvait y avoir un capital sympathie autour de ce club, pour redynamise­r le rugby amateur à Montpellie­r. Sur les réseaux sociaux, les gens étaient très enthousias­tes à cette idée. Alors, même si on va repartir d’une page blanche, sur de nouveaux statuts, on va reprendre le nom, les couleurs et l’identité visuelle du club pour lui redonner vie. »

Un projet qui verra vraiment le jour ce lundi, lors du premier bureau du club qui se déroulera à la Crêperie de la Comédie, chez Christian Trallero. « On va tout recréer : une école de rugby, des cadets, des juniors. Des entraîneur­s aussi, nous en avons tant qu’on en veut, beaucoup se sont déjà proposés… Le potentiel humain est là, le réservoir aussi, puisqu’il y a 40 000 étudiants à Montpellie­r… Et pour le stade, nous avons une piste pour occuper le terrain de l’Agro, qui est très bien entretenu. Et pourquoi pas celui de Sabathé, qui reste le terrain historique du Stade montpellié­rain. » Mais également celui de l’Associatio­n du MHR, ce qui n’inquiète pas les néo-dirigeants du Stade, forts de leur réseau. « On s’entend très bien avec Jean-Michel Arazo, le président de l’Associatio­n du MHR. On doit pouvoir s’arranger… »

RÉGIS SONNES EN PARRAIN

Car le but n’est évidemment pas de jouer les joyeux drilles, mais bien de figurer au meilleur niveau possible, dans un état d’sprit 100 % amateur. « Sportiveme­nt, on devrait partir en bas de l’échelle, en TroisièmeQ­uatrième Série. Mais on compte rapidement se rapprocher de la Ligue pour voir si, pour une raison ou une autre, une fenêtre de tir est envisageab­le quelques crans plus haut… » L’amateurism­e n’exclut donc pas l’ambition, dans un état d’esprit dont Christian Trallero se veut le garant et qui a d’ores et déjà séduit l’ancien entraîneur des avants de Toulouse Régis Sonnes, qui sera le parrain du club. « Pendant les six premiers mois, nous aurons quatre présidents, conclut Christian Trallero. Ensuite, je veux qu’il soit écrit dans les statuts, de manière irrévocabl­e, qu’il sera interdit à quiconque d’exercer la présidence de ce club si on est âgé de plus de 60 ans. Le drame du rugby, c’est ces vieux présidents qui s’accrochent à leur fonction. Et je parle des vieux en connaissan­ce de cause, j’en suis un … Alors, je vais aider à la création de ce club, puis je m’écarterai. Et l’autre chose à laquelle je tiens, c’est qu’il soit interdit à un président de rester en place plus de 3 ans. » Alors, longue vie au Stade montpellié­rain… ■

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