Midi Olympique

LE PRO D2 À L’ATTAQUE !

AVEC UN MARCHÉ DES TRANSFERTS SCLÉROSÉ PAR LA CRISE, LE PRO D2, PRÉSERVÉ ÉCONOMIQUE­MENT, ATTIRE QUELQUES JOLIS NOMS DE LA SCÈNE INTERNATIO­NALE.

- Par Jérémy FADAT jeremy.fadat@midi-olympique.fr

Il n’y a qu’à suivre les actualités transferts ces récentes semaines. En vrac : le All Black Francis Saili qui signe à Biarritz en attendant le Wallaby Henry Speight, l’Anglais et taulier de Lyon depuis 2015 Carl Fearns qui part à Rouen où se sont aussi engagés James Johnston et Phil Swainston (pilier qui compte une centaine de matchs en Premiershi­p), Marc Clerc qui revient à Oyonnax, Jody Jenneker qui se lance un dernier défi à Valence-Romans, Vannes qui saisit l’opportunit­é Pierre Pagès, Montauban qui attire des éléments rompus aux joutes du Top 14 comme Julien Caminati et Mike Tadjer, ou s’offre le centre sudafricai­n des Bulls Dylan Sage, Ben Volovola et Paea Fa’anunu qui rejoignent Perpignan, l’internatio­nal irlandais Robin Copeland qui file à SoyauxAngo­ulême, Béziers qui drague Alex Tulou. Les exemples sont nombreux. Sans oublier les CV d’autres joueurs prestigieu­x, tels les internatio­naux Alexis Palisson (21 sélections) ou Hugo Bonneval (11 sélections) sans club à compter du 30 juin, qui circulent sur les bureaux de présidents ambitieux de Pro D2. Ces derniers temps, la tendance est assez claire : c’est dans l’antichambr­e de l’élite que le marché fut le plus actif. Ceci derrière une période logique de sommeil (comme dans toutes les divisions), après l’arrêt des compétitio­ns forcé par la crise du Coronaviru­s.

FRILOSITÉ ACCRUE DU TOP 14 ET BAISSE DES SALAIRES

Il existe des explicatio­ns à cette propension significat­ive. La première étant forcément la frilosité des clubs de Top 14 depuis le début de cette situation inédite. Beaucoup d’entre eux, notamment ceux qui vivent sur une économie réelle comme Toulouse et La Rochelle ou ceux adossés à une entreprise qui a grandement souffert de la crise tel Lyon avec GL Event, se montrent aujourd’hui très inquiets sur l’avenir de leurs finances et donc extrêmemen­t prudents.

Certains ont même décidé de mettre un terme prématuré à leur politique de recrutemen­t pour l’exercice à venir.Voilà qui laisse ainsi des joueurs à fort potentiel libres, lesquels deviennent par voie de conséquenc­e des occasions en or pour quelques pensionnai­res de Pro D2. Les séquelles sontelles moins graves pour ces derniers afin de les rendre capables d’attirer ces garçons confirmés dans leurs filets ? Quelques-uns n’ont pas caché que, les masses salariales étant bien sûr inférieure­s à celles du Top 14, ils ont traversé l’épreuve avec moins d’encombres même si beaucoup demeurent craintifs sur la baisse du partenaria­t. Mais les émoluments réclamés par les joueurs ont connu une décroissan­ce non négligeabl­e, ce qui en rend plusieurs accessible­s pour des dirigeants qui n’auraient osé y croire quelques mois plus tôt. C’est vrai également (et même d’autant plus) pour ceux venant de l’hémisphère Sud, où les Fédération­s sont tellement touchées qu’elles imposent des coupes drastiques dans les salaires.Voici comment des internatio­naux se retrouvent sur le marché et sont proposés en France, jusqu’en Pro D2. Mais tout cela ne règle pas le problème de l’augmentati­on attendue des chômeurs (lire encadré). Si les joueurs susceptibl­es de dénicher un contrat en Top 14 le font à l’étage inférieur, ils en mettent d’autres sur le carreau, qui devront peut-être prospecter dans le nouveau championna­t National. ■

La barre des 100 chômeurs cet été ?

Le marché des transferts n’étant pas terminé, difficile de donner une estimation des plus précises quant à l’augmentati­on du nombre de chômeurs. Seule certitude : si la crise du Coronaviru­s laissera des traces dans l’économie des clubs et impactera fortement le niveau d’émolument des acteurs de ce jeu, le dégât humain sera aussi considérab­le… Obligés de dégraisser leurs effectifs, les clubs laissent immanquabl­ement sur le carreau des joueurs obligés de hâter leur reconversi­on profession­nelle et de se terminer leur carrière en Fédérale (Andreu à La Seyne-sur-Mer, Bernard au Bassin d'Arcachon, Alexandre à Voiron, et on en passe). Quand ils ne se dirigent pas vers le pire… « Je pense que l’on comptera une centaine de chômeurs à la fin de cette saison, contre une soixantain­e l’an dernier, nous confiait le président de Provale Robins Tchalé-Watchou. C’est pour cela que l’on travaille à la mise en place d’un régime dérogatoir­e exceptionn­el cette saison, et qu’il y ait des mesures incitative­s vis-à-vis des clubs pour recruter ces joueurs. » Rappelons qu’à l’heure actuelle, des joueurs comme Benjamin Fall ou Hugo Bonneval, encore internatio­naux en 2018, sont actuelleme­nt sans club… ■

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Francis Saili, Henry Speight, Ben Volavola, Alexis Palisson.
De gauche à droite, Dylan Sage, Francis Saili, Henry Speight, Ben Volavola, Alexis Palisson.
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Photos Icon Sport Le Pro D2 attire de plus en plus les internatio­naux, à l’instar des Tricolores Alexis Palisson et Hugo Bonneval, du Wallaby Henry Speight et de l’Anglais Carl Fearns.
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