« Le National se jouera à douze ou quatorze »
MAURICE BUZY-PUCHEU - Vice-président de la FFR en charge du rugby amateur CETTE FOIS, C’EST PARTI. IMPROVISÉ DANS UNE FORME D’URGENCE, UN CHAMPIONNAT NATIONAL VERRA BIEN LE JOUR LA SAISON PROCHAINE POUR CONSTITUER UNE PASSERELLE ENTRE FÉDÉRALE 1 ET PRO D2, POUR LEQUEL LES CLUBS ONT JUSQU’À MARDI POUR DÉCIDER DE LEUR PARTICIPATION. SACHANT QUE LE FAIT DE COUPLER UNE ÉQUIPE ESPOIRS À SA PREMIÈRE CONSTITUERA UNE OBLIGATION POUR INTÉGRER LA COMPÉTITION. Vendredi soir s’est tenue une réunion auprès des clubs au sujet de la mise en place du National. Qu’en est-il ressorti ?
Cette fois, c’est bien parti… Après l’accord obtenu entre le LNR et a FFR, cinquante-huit clubs sur soixante étaient représentés à la réunion d’information. Et ces clubs ont donné leur accord pour cette nouvelle compétition après consultation, dans un ordre de 80 %.
Reste le plus difficile : comment allez-vous déterminer ses participants ?
Pour être tout à fait transparents, nous sommes partis sur un classement sportif, même si nous savons pertinemment que parmi les clubs que nous allons sonder, certains n’iront pas. Nous allons donc interroger dix-huit clubs, à savoir les quatre premiers de chaque poule et les deux meilleurs cinquièmes, pour leur demander s’ils souhaitent participer à cette nouvelle compétition. Nous attendons de leur part une réponse mardi.
On imagine que vous savez à peu près à quelles réponses vous attendre…
Nous avons bien des idées mais on ne se donne pas la liberté d’apprécier nous-mêmes quelle sera la configuration de cette compétition. Certains clubs se sont prononcés pour ou contre le National au départ mais après la réunion d’information que nous avons eue, rien ne les empêche de changer d’avis… Cela doit donner lieu à des discussions internes dans chaque club, c’est bien normal. Tout ce que l’on attend d’eux, comme je vous l’ai dit, c’est qu’ils nous donnent une réponse mardi pour que nous puissions travailler pour bâtir les compétitions de la saison prochaine.
Combien de participants faut-il attendre ?
Le National sera composé de douze ou quatorze clubs, en fonction des retours que nous aurons mardi.
Y a-t-il une possibilité qu’il se dispute à treize ?
Non, quoi qu’il arrive, il ne se jouera pas à treize. Ce sera douze ou quatorze. Le reste des clubs sera quant à lui réparti dans la Fédérale 1 « classique ».
Raisonnons par l’absurde. Que se passerait-il si les dix-huit clubs sondés vous répondaient favorablement ?
On ne peut pas décider à la place des clubs et il y aura peutêtre des surprises. Mais cela m’étonnerait qu’un club comme Mauléon se lance dans le National, par exemple… Pour répondre à votre question et raisonner par l’absurde, comme vous le dites, si les dixhuit clubs sondés nous répondaient favorablement, alors on prendrait les quatorze premiers au classement national, tout simplement.
Quelles seront les modalités de montées-descentes dans cette division ?
La saison prochaine, il y aura deux montées en Pro D2 et deux descentes en Fédérale 1. Il n’y aura pas de barrage. Après, on verra si on doit procéder à une adaptation car ce que nous souhaitons en premier lieu, c’est stabiliser cette poule. De nombreux clubs vont entrer dans une démarche de perfectionnement. On sait très bien que quatre ou cinq d’entre eux sont déjà prêts dans l’optique d’une montée en Pro D2, d’autres seront davantage dans un état d’esprit d’apprentissage.
Le Stade nantais est-il concerné ?
Non. Pour le moment, les Nantais sont en Fédérale 3. À leurs dires, ils ont déposé un recours devant le Tribunal administratif du sport. Si celui-ci doit prendre une décision, on la respectera.
À quelle échéance cette poule de National et, par extension, celles de Fédérale 1 seront-elles communiquées ?
Les clubs doivent nous communiquer leurs décisions le 9 juin et nous divulguerons les poules une semaine plus tard, le 16 juin, comme prévu, après validation par le Comité directeur. Une semaine me semble raisonnable pour étudier les réponses et proposer des championnats convenables.
Le gros point d’achoppement dans la création du National concernait le sort des équipes espoirs… Comment l’avezvous résolu ?
Nous avons demandé que toute la compétition espoirs soit couplée à celle des équipes premières pour toutes les équipes du National. C’était la solution la plus simple.
Quand bien même les complications logistiques et les frais de déplacement s’annoncent énormes, lorsqu’il s’agira de déplacer deux équipes à travers la France ?
Cela a suscité des discussions, je ne vous le cache pas, car cela va bien évidemment entraîner des complications pour les clubs. Mais ils devront s’en accommoder s’ils souhaitent intégrer la compétition. Cela fait partie des obligations que nous avons édictées pour participer au National.
Des clubs comme Albi, Bourg-en-Bresse, Narbonne ou Massy, dont les espoirs évoluent avec ceux des clubs professionnels, ne se sont-ils pas sentis sportivement lésés ?
C’est vrai que les clubs que vous citez ont aussi eu des discussions par rapport à cela mais cela ne modifiera pas notre prise de décision. Sinon, cela aurait vraiment été impossible pour nous de réorganiser le championnat espoirs.
Le National pourrait-il être impacté par une éventuelle réforme du calendrier global par World Rugby, qui parle de démarrer la saison en janvier ?
Honnêtement, pour l’heure, nous en sommes loin et pas concernés au même titre que les pros. Cette réforme concerne essentiellement le calendrier international et celui des matchs des clubs professionnels d’élite. Comme cela ne semble pas concerner le Pro D2, pour nous, ça ne change rien pour l’instant. Et puis, pour le calendrier amateur, cela paraît trop compliqué de ne pas se claquer sur le calendrier scolaire classique.
Reste que si l’élite devait jouer sur l’année civile et les autres sur les années scolaires, les passerelles entre les divisions professionnelles et le monde amateur seront très difficiles à trouver…
Il y a beaucoup trop d’inconnues pour que je puisse vous répondre pour le moment. Mais il me semble que nous avons montré de la réactivité dans l’urgence pour mettre en place ce National, sans commettre trop d’erreurs. Donc, s’il le faut vraiment, je suis persuadé que l’on saura se réadapter. Mais je le répète, on en est très loin et nous partons bien aujourd’hui sur la perspective d’une reprise classique en septembre.