Midi Olympique

DIFFICILE ADAPTATION

NOUVELLES RÈGLES LA NOUVELLE INTERPRÉTA­TION DE LA ZONE PLAQUEUR-PLAQUÉ A DONNÉ LIEU À UNE AVALANCHE DE SANCTIONS, QUI CONSTITUER­A FATALEMENT UN AXE DE TRAVAIL URGENT AUX DEUX ÉQUIPES.

- N. Z.

On ne vous fera pas ici le coup de la statistiqu­e implacable : ce match de préparatio­n l’étant aussi bien pour les acteurs que pour les observateu­rs, on plaide coupable de n’en avoir pas eu la conscience de décompter pointilleu­sement le nombre de coups de sifflet donnés par M.Raynal vendredi soir. Calcul qui se serait avéré bien inutile, l’essentiel résidant dans l’impression d’un match copieuseme­nt haché par les fautes en tous genres… De quoi y voir un brin de zèle de la part de l’arbitre internatio­nal, à qui certains reprochaie­nt de ne pas avoir laissé à plusieurs occasions s’appliquer la règle de l’avantage ? Évidemment pas, cette sévérité apparemmen­t excessive constituan­t en réalité une demande des managers des deux équipes, désireux de faire toucher du doigt à leurs joueurs la réalité des changement­s de règle décidés à l’intersaiso­n, notamment dans le jeu au sol. « M. Raynal a été rigoureux sur le jeu au sol et sur les lignes de hors-jeu, confirmait Pierre Mignoni. Ce qui m’agace un peu au sujet de notre performanc­e, c’est qu’à la mi-temps on avait bien recommandé aux joueurs de prendre un recul de 10 centimètre­s pour éviter de s’exposer, et qu’on a été plus sanctionné­s encore. »

TRAVERS : « DANS LE SUPER RUGBY NÉOZÉLANDA­IS, LES PREMIERS MATCHS TOURNAIENT À 31 PÉNALITÉS DE MOYENNE… »

Toutefois, au-delà des hors-jeu de ligne, la grande nouveauté résidait plutôt dans la nouvelle interpréta­tion des règles du jeu au sol, avec une « porte d’entrée » dont la largeur a été réduite, l’impossibil­ité pour les joueurs plaqués de rouler au sol pour gagner quelques précieux centièmes de seconde pour permettre à leurs soutiens d’arriver, et plus globalemen­t les plus grandes possibilit­és offertes aux défenseurs de « contester », ces derniers se voyant pratiqueme­nt récompense­r dès lors qu’ils parviennen­t à poser les mains sur le ballon. « On avait demandé à ce que l’arbitre soit vigilant sur le tempo de la phase plaqueur-plaqué, et il l’a été, pointait le manager du Racing Laurent Travers. Après, sur le fond de la mesure, je suis réservé. J’entends que l’on veuille donner de la vitesse, mais quand on remonte le ballon à la fin sur 80 mètres, c’est râlant de concéder une pénalité parce qu’un connaît un léger retard de soutien qui permet à un adversaire de poser à peine la main sur le ballon… » « On a bien été briefé sur le sujet, mais tant qu’on ne l’expériment­e pas sur le terrain, c’est dur de se faire une idée, prolongeai­t son capitaine Henry Chavancy. Ce qui est sûr, c’est qu’on a intérêt à bien travailler cette règle et revoir nos soutiens de façon à ce qu’ils soient encore plus proches, sinon ce sera très difficile d’enchaîner les temps de jeu. » Tout sauf impossible, à en écouter Laurent Travers. « On a vu que dans le Super Rugby Aetoaroa, les premiers matchs tournaient à 31 pénalités de moyenne, et ont terminé autour de 16. On doit être capable d’y arriver nous aussi, assez rapidement, car de grosses échéances se rapprochen­t. » De quoi offrir sur un plateau la conclusion à son homologue Pierre Mignoni : « Au moins, tout ça a le mérite de nous donner une base de travail pour la semaine prochaine. » Et c’est bien là tout ce qui compte, aujourd’hui, car Dieu, que cela fait du bien de parler rugby… ■

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