PROBATION TERMINÉE !
QUINZIÈME À L’INSTANT DE L’ARRÊT DES COMPÉTITIONS, LE ROUEN NORMANDIE RUGBY DOIT SON SALUT À LA CRISE DE LA COVID-19. UNE OPPORTUNITÉ QUE LES DIRIGEANTS ONT MISE À PROFIT POUR CONTINUER À FAIRE GRANDIR LE CLUB. AVEC TOUJOURS PLUS D’AMBITIONS.
Pour sa première saison dans le monde du rugby professionnel, l’histoire retiendra que Rouen a été sauvé par la Covid-19. Lors de l’arrêt de la compétition, le RNR pointait alors à la quinzième place. Autant dire que l’inquiétude était grande. Dans l’attente de la décision de la Ligue nationale de rugby, les dirigeants se sont forcément interrogés. « Je suis content et soulagé, assure Richard Hll, le manager du club. Si nous étions descendus, le club aurait eu du mal à se relever. » Et pour cause. Le projet porté par l’actionnaire principal Jean-Louis Louvel, qui vient de passer la main à la présidence à son bras droit Éric Leroy, se veut ambitieux. Le Top 14 n’est pas un sujet tabou. Évidemment, la patience doit être mère de la sûreté. Et ces six mois d’expérience, sans dommage, ni relégation, se révèlent finalement être une chance. « Tout le monde se serait bien passé de la Covid, c’est évident, rétorque Éric Leroy. Je ne veux pas parler de chance, mais nous étions évidemment mal embarqués l’an dernier. Nous avons pu voir au cours de ces six mois tout ce qui nous manquait pour rivaliser en Pro D2. Nous avons donc essayé de renforcer les lignes durant l’intersaison. Nous mettons aussi beaucoup de moyens sur la formation (lire par ailleurs), sur l’administratif. Nous sommes encore en cours de structuration. Nous avons du personnel qui nous rejoint pour renforcer le marketing, la billetterie. »
Cette croissance, le Rouen Normandie Rugby la vit au coeur d’une crise inédite. En effet, l’histoire actuelle s’écrit au conditionnel. C’est aussi pour cette raison qu’un effort financier a été demandé aux joueurs. « Les joueurs ont accepté une baisse des salaires entre 10 et 25 %, glisse Richard Hill. Nous avons estimé que plus le salaire d’un joueur était important, plus le joueur devait contribuer à l’effort collectif, un peu comme les impôts ! Ça n’a pas été un moment facile. La plupart des joueurs ont compris, mais d’autres ont mal vécu la situation, ce que je peux tout à fait entendre. Et notre côté, les membres du staff ont aussi fait un effort important. Je crois que nous devons, au coeur d’une telle période, nous estimer heureux d’avoir un emploi. »
CHANGEMENT DE STADE
Pour autant, le club fourmille de projets. Un exemple ? La mairie a acté le déménagement des Lions de Normandie en direction du stade Diochon dès la saison prochaine. Pour l’heure, c’est encore dans l’enceinte des premiers exploits, au stade Mermoz, que les joueurs de Richard Hill recevront leurs adversaires cette saison. « Si les résultats sont bons, nous allons continuer à faire grandir notre public, assure Eric Leroy. Il y a eu une annonce faites par le vice-président de la Métropole de Rouen qui a acté en juin dernier que la réalisation d’une pelouse hybride au stade Diochon. Les travaux vont débuter en mai 2021 pour accueillir le RNR au stade Diochon, au même titre que le football. Pour nous, c’est une vraie avancée, une vraie bonne nouvelle. » Une étape supplémentaire dans la construction du club.
Évidemment, l’aspect sportif devra se montrer à la hauteur. Pour cela, Richard Hill a reçu les moyens de ses ambitions. Le club normand s’est considérablement renforcé avec en tête d’affiche l’arrivée du Lyonnais Carl Fearns. « Nous sommes satisfaits du recrutement et de ce que l’on a pu voir déjà lors du travail de présaison, souligne Eric Leroy. Maintenant, c’est le terrain qui va parler. L’an passé, nous avons été surpris des deux marches à gravir en si peu de temps. Notre chance, c’est d’avoir pu nous aguerrir l’année dernière. Notre objectif est donc de nous situer autour de la 10e place pour continuer à faire grandir le club, s’inscrire plus sereinement en Pro D2. » ■