LES BRUMBIES DÉROULENT
LES BRUMBIES ONT RÉUSSI UNE JOLIE DÉMONSTRATION DANS UN STYLE DIFFÉRENT DE CELUI QU’ILS PRIVILÉGIAIENT CES DERNIERS TEMPS. PAS UN BALLON PORTÉ SUR LEURS SIX ESSAIS.
Àdeux journées des phases finales, les Brumbies ont frappé fort en surclassant les Waratahs 38-11. Les Brumbies sont déjà qualifiés mais les Waratahs se voient maintenant en grand danger de manquer les play-off. Les gars de Sydney n’ont en effet plus qu’un match à jouer contre les Rebels avant une journée d’exemption. La large victoire des Reds sur la Western Force (57-5) signifie que les Reds ne peuvent plus être dépassés par les Waratahs, même en cas de défaite lors de leurs deux derniers matches. Entre les Brumbies, les Reds, les Rebels et les Waratahs reste à savoir qui ira en finale directement et qui jouera la demi-finale éliminatoire.
NOUVELLE GÉNÉRATION D’OUVREURS
Cette compétition improvisée aura finalement été un bol d’air frais pour l’Australie. On pouvait craindre une période postCoupe du monde, redoutable pour les nations de l’hémisphère Sud avec l’exode massif des joueurs vers l’Europe ou le Japon. Mais on a pu assister à l’éclosion d’un grand nombre de jeunes talents, prouvant que le rugby australien pouvait encore produire des joueurs. Ainsi, le match entre Brumbies et Waratahs voyait s’affronter deux ouvreurs (Will Harrison 21 ans et Bayley Kuenzle 22 ans) qui vivaient leur première saison de Super Rugby. Et si les Brumbies ont particulièrement brillé contre les Waratahs, ils le doivent en partie à ce jeune Kuenzle qui délivra les deux coups de pied à l’origine des deux premiers essais. Il ne faut pas oublier que l’ouvreur titulaire, Noah Lolesio, 20 ans, est actuellement blessé. Will Harrison, hésitant lors de ses premiers pas dans le Super Rugby classique a pris une tout autre dimension avec ce Super Rugby AU. Artilleur de premier plan, il n’a manqué que deux coups de pied placés depuis la reprise. Bien soutenu par Karmichael Hunt, il a souvent pris le jeu à son compte. Mais contre les Brumbies, avec Hunt blessé, Harrison n’a eu ni la même liberté ni la même influence sur le jeu des Waratahs que lors de ses dernières sorties, manquant d’enthousiasme et de précision dans tous les aspects du jeu (touche, mêlée, jeu de passe, défense).
TEMPS DE JEU RECORD
La compétition australienne fut dénigrée lors des premiers matches pour sa pauvreté technique par rapport à ce qu’on voyait chez les voisins du Super Rugby Aoteraoa. Mais son niveau est monté en puissance au point qu’à mi-parcours du Super Rugby AU, le temps moyen de jeu effectif excédait celui du Super Rugby Aoteraoa pour atteindre standards des test-matches (35,77 minutes par match contre 34,9 en NZ). L’effet des règles expérimentales n’est pas pour grand-chose dans cette augmentation. Ainsi, dans le match entre Brumbies et Waratahs, aucune des nouvelles règles n’a été utilisée. Après leur semaine sans match, les Brumbies avaient procédé à huit changements dans l’équipe de départ, se passant des services de joueurs comme Kuridrani, le talonneur Fainga’a et le demi de mêlée, Powell. Pas un problème puisque les Brumbies sont capables de varier leur jeu, surprenant les Waratahs. Ainsi, sur les six essais des Brumbies, pas un seul ne vint d’un des fameux mauls de touche qui sont devenus une spécialité de la franchise de Canberra. Face aux Waratahs, ils ont su varier le point d’impact et changer le sens de l’attaque pour déséquilibrer la défense des Waratahs et les surprendre sur les ailes. La veille, on avait eu droit à un festival offensif des Reds, plutôt connus pour leur jeu d’avants mais qui où les O’Connor, McDermott, Daugunu et Petaia donnent de l’ampleur au jeu. Même s’il reste encore quatre semaines de compétition, on pourra dire, qu’au plan du jeu, ce Super Rugby AU aura été un succès. Coté spectateurs, les limitations imposées par les gouvernements de chaque état a limité les affluences. L’absence de matches en clair fait que l’audience TV reste limitée même si on note quelques frémissements au niveau de l’audimat local. ■