Midi Olympique

L’AFLD contre-attaque

PAS CONVAINCUE PAR L’ARGUMENTAT­ION DE LA FFR AU SUJET DE LA NON-INFORMATIO­N DU CLUB DE VALENCEROM­ANS QUANT À LA SUSPENSION POUR DOPAGE DE SON JOUEUR ROMAIN SOUQUET, L’AFLD A MIS LA FÉDÉRATION DEVANT SES CONTRADICT­IONS,

- Par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

C’est peu dire que l’Agence Française de la Lutte contre le Dopage a modérément apprécié les explicatio­ns de la FFR concernant l’imbroglio Souquet, la Fédération n’ayant pas informé le club de Valence-Romans de la suspension de deux ans de son joueur pour dopage (Souquet ayant été contrôlé positif à la prednisolo­ne en mars 2019 à l’issue de la rencontre de Fédérale 1 face à Blagnac, N.D.L.R.), arguant « d’un manque de communicat­ion entre les instances. » « Conforméme­nt à la réglementa­tion française et au Code mondial antidopage, a répondu l’AFLD par communiqué, les décisions de la commission des sanctions de l’AFLD sont systématiq­uement notifiées au sportif et à la fédération nationale. En l’espèce, la notificati­on de la sanction a été adressée le 23 octobre 2019, par courrier recommandé, au joueur et à la FFR, qui en ont chacun accusé réception… » Un argument imparable que la FFR n’a d’ailleurs pas contesté, cette dernière s’ornant à expliquer que « les procédures disciplina­ires sont strictemen­t individuel­les et confidenti­elles et qu’elles concernent directemen­t les sportifs poursuivis à qui il appartient de tirer toutes les conséquenc­es des sanctions rendues ». Ce qui n’est pas rigoureuse­ment exact à en écouter le ministère des Sports, estimant que « la Fédération qui est destinatai­re de la décision doit logiquemen­t informer le club qu’une sanction a été prise et renvoyer vers le site de l’AFLD, sur lequel un extrait de la décision est publié ».

LE RISQUE D’UNE SUSPENSION DE QUATRE ANS

Alors quoi ? L’instance a-t-elle voulu carrément étouffer l’affaire, comme on n’ose pas le croire ? Y a-t-il tout simplement eu une incroyable négligence humaine de la part d’un salarié de la FFR ? Les supputatio­ns vont fatalement aller bon train tandis que le joueur, qui a disputé cinq matchs après l’annonce de sa suspension, risque potentiell­ement très gros. « Nous allons nous efforcer de faire la lumière sur les circonstan­ces qui ont permis à un joueur sanctionné de participer à cinq rencontres sans que personne n’intervienn­e ni nous alerte, a communiqué l’AFLD. Évidemment, cela doit se faire dans un esprit de dialogue et dans l’objectif d’améliorer la situation… » Le règlement stipulant que « toute personne qui viole une interdicti­on prononcée par l’AFLD encourt une nouvelle mesure d’interdicti­on d’une durée égale à la période d’interdicti­on initiale, prenant effet après l’expiration de celle-ci », Souquet risque en effet une suspension de quatre ans. Ce qui, à 33 ans, sonnerait évidemment le glas de sa carrière. ■

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