L’AFLD contre-attaque
PAS CONVAINCUE PAR L’ARGUMENTATION DE LA FFR AU SUJET DE LA NON-INFORMATION DU CLUB DE VALENCEROMANS QUANT À LA SUSPENSION POUR DOPAGE DE SON JOUEUR ROMAIN SOUQUET, L’AFLD A MIS LA FÉDÉRATION DEVANT SES CONTRADICTIONS,
C’est peu dire que l’Agence Française de la Lutte contre le Dopage a modérément apprécié les explications de la FFR concernant l’imbroglio Souquet, la Fédération n’ayant pas informé le club de Valence-Romans de la suspension de deux ans de son joueur pour dopage (Souquet ayant été contrôlé positif à la prednisolone en mars 2019 à l’issue de la rencontre de Fédérale 1 face à Blagnac, N.D.L.R.), arguant « d’un manque de communication entre les instances. » « Conformément à la réglementation française et au Code mondial antidopage, a répondu l’AFLD par communiqué, les décisions de la commission des sanctions de l’AFLD sont systématiquement notifiées au sportif et à la fédération nationale. En l’espèce, la notification de la sanction a été adressée le 23 octobre 2019, par courrier recommandé, au joueur et à la FFR, qui en ont chacun accusé réception… » Un argument imparable que la FFR n’a d’ailleurs pas contesté, cette dernière s’ornant à expliquer que « les procédures disciplinaires sont strictement individuelles et confidentielles et qu’elles concernent directement les sportifs poursuivis à qui il appartient de tirer toutes les conséquences des sanctions rendues ». Ce qui n’est pas rigoureusement exact à en écouter le ministère des Sports, estimant que « la Fédération qui est destinataire de la décision doit logiquement informer le club qu’une sanction a été prise et renvoyer vers le site de l’AFLD, sur lequel un extrait de la décision est publié ».
LE RISQUE D’UNE SUSPENSION DE QUATRE ANS
Alors quoi ? L’instance a-t-elle voulu carrément étouffer l’affaire, comme on n’ose pas le croire ? Y a-t-il tout simplement eu une incroyable négligence humaine de la part d’un salarié de la FFR ? Les supputations vont fatalement aller bon train tandis que le joueur, qui a disputé cinq matchs après l’annonce de sa suspension, risque potentiellement très gros. « Nous allons nous efforcer de faire la lumière sur les circonstances qui ont permis à un joueur sanctionné de participer à cinq rencontres sans que personne n’intervienne ni nous alerte, a communiqué l’AFLD. Évidemment, cela doit se faire dans un esprit de dialogue et dans l’objectif d’améliorer la situation… » Le règlement stipulant que « toute personne qui viole une interdiction prononcée par l’AFLD encourt une nouvelle mesure d’interdiction d’une durée égale à la période d’interdiction initiale, prenant effet après l’expiration de celle-ci », Souquet risque en effet une suspension de quatre ans. Ce qui, à 33 ans, sonnerait évidemment le glas de sa carrière. ■