Midi Olympique

Gare aux jugements trop hâtifs

- S.V.

Comme dans toute crise, il convient de garder un minimum de discerneme­nt et de sang-froid avant d’accuser, de dénoncer, et de condamner. Les joueurs déclenchen­t des polémiques en mettant de simples photos d’eux au resto ? La belle affaire ! Ils n’ont plus le droit de vivre peut-être ? Comme le dit Pierre Mignoni, les joueurs sont comme nous. Ils doivent «vivre avec» ce virus, du mieux possible. Bien sûr qu’ils doivent être exemplaire­s, bien sûr qu’ils sont en première ligne et que sans eux, il n’y a plus de jeu. Mais gare à ceux qui tirent à boulets rouges et à l’aveugle de surcroît. Car les images sont parfois trompeuses, et cette crise nous l’a montré: face à ce virus dont la propagatio­n comporte encore de nombreuses zones d’ombres, il faut rester humbles. Autour de nous tous, on a entendu tous les scénariis possibles, et trop d’inconnues entrent en compte: les tests ne sont pas infaillibl­es, c’est un fait. Les sujets qui ont été contaminés ne sont pas totalement immunisés, comme on l’a cru pendant longtemps. J’ai même eu l’écho d’une personne qui aurait connu trois rechutes après deux guérisons successive­s. Les joueurs ne sont pas différents de Monsieur Toutlemond­e. Eux aussi, ils ont des familles ou des amis qui vivent, qui croisent fatalement d’autres personnes, qui se rendent dans des lieux publics.Il ne faut pas être naïf: la flambée des cas de Covid-19 au Stade français ne peut être le fruit du hasard, et tout relâchemen­t doit être sanctionné. Mais plutôt que de le faire derrière nos écrans ou nos téléphones, laissons plutôt cela à ceux qui ont la légitimité de le faire. Ceux qui sont à la barre des club s de Top 14. Faisons leur confiance pour éduquer, prévenir, et sanctionne­r le cas échéant. Car c’est leur boulot.

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