Midi Olympique

Etzebeth et Kolbe absents deux mois

- Propos recueillis par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

EMMANUEL ESCHALIER - Directeur général de la Ligue Nationale de Rugby DEVANT LA RECRUDESCE­NCE DES CAS POSITIFS À LA COVID-19 AU SEIN DES CLUBS ET LA PROLONGATI­ON DE LA RESTRICTIO­N D’ACCUEIL À 5 000 SPECTATEUR­S DANS LES STADES, LE BRAS DROIT DE PAUL GOZE A ACCEPTÉ DE FAIRE LE POINT SUR LES DOSSIERS CHAUDS. Qu’en est-il du protocole sanitaire pour la reprise du Top 14 et de la Pro D2 ?

Nous allons en discuter dès lundi avec les syndicats de joueurs, d’entraîneur­s, de clubs au cours de la commission sportive où siègent certains managers de clubs. Nous allons leur présenter le nouveau protocole. Et le comité directeur se réunira probableme­nt mardi soir pour se prononcer, un protocole que nous soumettron­s également aux autorités sanitaires.

Ce protocole sera-t-il allégé comme les managers l’ont réclamé ?

Il va être allégé, mais toujours avec la préoccupat­ion de conserver un équilibre entre la santé des joueurs, notre responsabi­lité sanitaire et le bon déroulé des championna­ts. La rigueur du protocole de suivi qui est mis en place depuis trois mois au sein des clubs le permet. Ce n’est pas super simple de trouver un équilibre entre les préoccupat­ions sportives et les exigences médicales et sanitaires. La commission médicale a travaillé sur le dossier depuis trois semaines avec les experts infectiolo­gues et immunologi­stes qui ont apporté leur expertise. Cette propositio­n sera donc présentée ce lundi.

Certains managers se disent favorables à donner match perdu à un club n’étant pas en capacité à disputer une rencontre en raison d’un trop grand nombre de cas de Covid. La ligue travaille-t-elle sur cette hypothèse ?

Nous étudions tous les scénarios de gestion de la saison prochaine. Aujourd’hui, la priorité, c’est de démarrer la saison et de tout faire collective­ment, dans la gestion des groupes, dans la rigueur du suivi du protocole, pour que la saison puisse démarrer dans les meilleures conditions possible. Les scénarios alternatif­s sur la façon de gérer des situations qui seraient chaotiques, qui ne permettrai­ent pas de disputer le championna­t dans des conditions normales et satisfaisa­ntes, nous en discuteron­s plus tard. Il est trop tôt pour se prononcer.

La reprise est pourtant prévue dans moins de quinze jours…

Nous avons entendu la position de ces managers. Cette position est respectabl­e, mais elle pose quand même de nombreuses questions. Ne nous précipiton­s pas. Mettons-nous d’accord sur un protocole de gestion médicale et sanitaire des cas de Covid au sein des clubs. S’agissant des conséquenc­es sportives sur le début du championna­t, nous aurons le temps d’en parler plus tard.

Le cas du Stade français semble tout de même extrêmemen­t problémati­que…

« Pour l’instant, la rencontre entre le Stade français et l’UBB est maintenue »

Nous avons eu, en lien avec les clubs, une position très prudente durant la phase de préparatio­n.

Certains clubs ont vu leur préparatio­n ralentie, c’est regrettabl­e. Mais ça a permis de faire en sorte que l’épidémie ne se propage pas au sein des clubs. La stratégie a donc été bonne. Désormais, nous entrons dans la phase de compétitio­n. C’est un autre contexte, ce sera un autre protocole. Et concernant le Stade français, je crois que la situation s’améliore de jour en jour. Nous attendons de nouveaux éléments en début de semaine. Notre commission médicale examinera les éléments et une décision sera prise en temps voulu. Pour l’instant, la rencontre face l’UBB est maintenue.

Certains clubs ont déjà reçu l’autorisati­on préfectora­le pour augmenter la jauge de 5 000 spectateur­s. Ne craigniez-vous pas une forme d’inégalité entre les clubs et les régions ?

Nous devons nous attendre à ce que cette situation inédite entraîne une saison qui ne se déroule pas dans les conditions habituelle­s. Et ça, je pense que chacun en a parfaiteme­nt conscience. Au moins, pendant l’automne, il peut y avoir des décisions préfectora­les qui créent des différence­s dans la capacité d’accueil des stades. Des situations sur le plan sportif pourront aussi être très inhabituel­les et seront potentiell­ement inéquitabl­es, mais il faudra assumer. À partir du moment où la priorité est de rejouer au rugby et d’assurer le bon déroulemen­t des championna­ts, il faudra accepter que des équipes aient des délais de préparatio­n qui ne seront pas ceux de d’habitude. Ce sont des contrainte­s que l’on est obligé d’intégrer et d’accepter.

Avez-vous estimé la perte économique pour les clubs de la prolongati­on du dispositif de jauge à

5 000 spectateur­s dans les stades jusqu’au 30 octobre ?

Cette situation nécessite que les pouvoirs publics prolongent les mesures d’accompagne­ments mises en place au printemps jusqu’au mois de novembre pour que les clubs passent ce cap sans trop de dommages. Nous avons, de façon très officielle, adressé au Premier ministre, au Président de la République, à la ministre des Sports un dossier complet pour solliciter une prolongati­on de l’exonératio­n des charges sociales de juin à novembre prochain, qui selon nos estimation­s correspond à la perte financière liée à la jauge partielle. Ce soutien, il est vital et urgent.

Emmanuel ESCHALIER Directeur général de la Ligue Nationale de Rugby

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