Midi Olympique

Pendant ce temps, Exeter avalait une demie !

- Par Jérôme PRÉVÔT jerome.prevot@midi-olympique.fr

Rob Baxter n’a pas bénéficié du même confort que Laurent travers. Samedi, il devait négocier un match crucial, une demi-finale du championna­t anglais face à Bath. Il fut donc bien obligé d’aligner peu ou prou sa meilleure équipe. Le résultat fut implacable : 35-6 et six essais à zéro, Exeter a assuré sa place en finale le 24 octobre contre les Wasps. Qu’a-t-on remarqué au cours de ces 80 minutes très intenses ? Exeter a encore montré son atout maître, le jeu en patience près des lignes, si décisif contre des Toulousain­s vexés de se faire prendre par ce petit jeu de boutiquier­s. C’est comme ça, que les « Chiefs » ont marqué leur premier essai par le deuxième ligne Jonny Hill, un grand escogriffe hirsute qui n’a jamais été appelé en équipe nationale. Il a récidivé en deuxième période dans la même situation (mais sur une séquence plus brève), ce qui porte son total d’essais à dix. On pourrait parler du travail de sape des deux piliers, Alec Hepburn et Harry Williams, des accélérati­ons du numéro 8 Sam Simmonds et du talent de son frère Joe, de Hogg, de Slade ou de Devoto.

Mais ce qui nous a le plus frappés samedi, c’est surtout la défense de cette équipe d’Exeter. Ce n’est pas une tarte à la crème, car Bath a souvent maîtrisé le ballon surtout en première période et comptait dans ses rangs des « clients » offensifs comme Priestland, Anthony Watson, Jonathan Joseph, Ruaridh McConnochi­e ou Joe Cokanasiga. Et en plus, Exeter a joué à quatorze pendant dix minutes après le carton jaune de Jonny Hill (décidément au four et au moulin) pour une entrée à l’épaule dans un ruck. Même pendant cette période, Exeter a imposé à son adversaire une muraille infranchis­sable : les joueurs de Bath ressemblai­ent à une escouade de mouches butant sur une vitre. A priori, l’entraîneur-adjoint australien Julian Salvi fait du très bon boulot.

Rob Baxter en a fait un adjoint très efficace. La forteresse sera-t-elle aussi solide face aux flèches et aux béliers du Racing ? Après tout, Toulouse avait su la franchir sporadique­ment.

« Oui, notre défense fut le facteur décisif de notre succès. C’est ça qui a fait sortir Bath du match, plus que notre attaque car nous avons marqué beaucoup de points en fin de partie », a diagnostiq­ué Rob Baxter. Mais il a aussi laissé entendre qu’il vivait avec une série de trois matchs de phase finale à la suite, contre un seul pour le Racing. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Après tout, peut-être qu’il préfère voir ses hommes garder le rythme des matchs de très haut niveau. C’est un débat.

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