Midi Olympique

Montpellie­r, les suicidés du money-time

ALORS QUE LA VICTOIRE SEMBLAIT DEVOIR TENDRE LES BRAS AUX MONTPELLIÉ­RAINS À MAYOL, CES DERNIERS ONT COMPLÈTEME­NT VENDANGÉ LEURS DEUX DERNIÈRES ACTIONS EN SUPÉRIORIT­É NUMÉRIQUE.

- Par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

On n’ira pas faire offense aux Toulonnais en avançant que leur victoire sur le MHR tient du miracle, loin s’en faut. Après tout, comme Patrice Collazo avait raison de le faire remarquer, les joueurs varois se sont singulière­ment compliqué la tâche euxmêmes en oubliant de marquer des points faciles (comme sur cette pénalité face aux barres négligée en première période), ou tout simplement en ne captant pas l’ultime renvoi montpellié­rain, après cette pénalité de Louis Carbonel dont tout Mayol pensait qu’elle était celle de la gagne (73e). Reste qu’au-delà du manque de réalisme des Toulonnais pendant leurs temps forts – qui aurait dû leur permettre d’aborder le money-time dans une situation beaucoup plus confortabl­e – c’est bien l’incroyable gâchis des Héraultais qui a retenu l’attention samedi après-midi, les privant d’une victoire de prestige, qui aurait été tout sauf volée…

11 POINTS « OUBLIÉS » AU PIED

Le premier étage de cette fusée autodestru­ctrice ? Elle réside évidemment dans la faillite des buteurs montpellié­rains, avec ces 11 points manqués par Anthony Bouthier et Thomas Darmon qui pèsent d’autant plus lourd dans le décompte final, en comparaiso­n à la belle réussite face aux poteaux de Louis Carbonel (20 points, 87.5 % de réussite). De quoi estimer que l’un des tournants du match advint lors de l’échauffeme­nt, avec le forfait sur blessure de Benoît Paillaugue dont on peut penser que son apport aurait pu être précieux dans les vingt dernières minutes ? C’est une évidence face à laquelle, malheureus­ement, les Héraultais ne peuvent incriminer que leur mauvaise fortune…

MAIS POURQUOI N’AVOIR PAS JOUÉ CETTE DERNIÈRE MÊLÉE ?

Ce qui relève d’eux, en revanche ? C’est cette mauvaise gestion du money-time. Lorsque, après le carton jaune infligé à l’ailier varois Gabin Villière (et une première visite infructueu­se de l’en-but varois, à la suite d’un maul organisé autour de Bismarck Du Plessis), les Cistes eurent la mauvaise idée d’insister avec leurs avants, alors que la supériorit­é numérique était mathématiq­uement (et visiblemen­t) au large. Ainsi, après une pénaltouch­e échouée à un mètre de l’en-but, on s’étrangla en voyant les Héraultais insister au près alors que le surnombre était manifeste au large, et joué beaucoup trop tard, tant bien que mal… Plus bien que mal d’ailleurs puisque sur le coup,Vincent Rattez parvint encore à trouver le chemin de l’en-but, seulement empêché d’aplatir par un énorme retour de Dakuwaqa et Parisse… Toutefois, c’est bien sur l’action suivante que les Héraultais touchèrent le fond, stratégiqu­ement et rugbystiqu­ement parlant. Comment, à partir de la mêlée la plus potentiell­ement idéale à jouer (située à cinq mètres de l’en-but, sur la gauche du terrain, avec l’ailier « grand côté » adverse exclu et donc un surnombre mathématiq­uement imparable), les Montpellié­rains ont-ils pu connaître pareille issue ? Comment ces derniers ont-ils pu avoir l’idée de faire démarrer leur numéro 8 Kélian Galletier, qui plus est côté introducti­on, où l’attendait le demi de mêlée adverse Takulua ? On nage en plein mystère et on ne le saura de toute façon jamais, les Héraultais se voyant qui plus est pénalisés par M. Descottes pour avoir remis dans la mêlée le ballon qui en était sorti… Seule certitude : Xavier Garbajosa aura probableme­nt beaucoup à dire à ses hommes au sujet de cette dernière action. Quant à nous, pauvres observateu­rs et si piètres connaisseu­rs, on se bornera à se demander comment des joueurs si bien préparés, bien bien entraînés et si bien payés en deviennent incapables de jouer simplement un ballon pareil. Oui, il y a décidément des choses qui nous échappent, dans ce rugby dit de haut niveau…

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Photo Icon Sport Arthur Vincent et les Montpellié­rains ont multiplié les mauvais choix en fin de match. Des erreurs qui leur coûtent la victoire.

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