Colomiers enfonce le SA XV
PRAGMATIQUES PUIS DESTRUCTEURS, LES COLUMÉRINS ONT OBTENU UN PREMIER SUCCÈS BONIFIÉ FACE À DES CHARENTAIS DÉPASSÉS.
Entre deux équipes aux dynamiques totalement opposées, le risque de grand écart était bien réel. Il s’est réalisé patiemment au fil de la rencontre, offrant une véritable démonstration de force en faveur des Haut-Garonnais, toujours aussi voraces sur leur pelouse de Michel-Bendichou. Et assistant à une véritable déroute des Charentais, toujours un peu plus exsangues et dans le dur. Même si, comme le reconnaissait le capitaine Paul Belzons, qui ne mâchait pas ses mots et parlait de défaite « honteuse, inacceptable, à gommer », le SA XV n’a pas joué « contre Riri, Fifi et Loulou ».
La mine déconfite, Adrien Buononato ne se cachait pas derrière une quelconque excuse : « L’addition est lourde mais nos nombreuses fautes (dix-sept pénalités sifflées contre, N.D.L.R.) sont aussi les conséquences d’une équipe qui n’est pas bien en ce moment. Ce n’est pas l’envie de bien faire qui manque ni la volonté de combattre mais un peu plus de sérénité et de confiance en nous », délivrait le manager d’une équipe avec un sérieux mal de crâne.
UNE CONQUÊTE ROYALE
Du côté de l’hôte de la soirée, l’humeur, même si mâtinée d’humilité par respect pour l’adversaire, était bien sûr toute autre. Il faut dire que les Columérins n’avaient plus été à pareille fête depuis un petit moment. Il faut effectivement remonter au 10 mars 2017 pour trouver trace d’un succès avec plus de cinquante poits inscrits. C’était déjà face à SoyauxAngoulême et il y avait déjà quarante-deux points d’écart (51-9). Mais si le score a pris une telle « ampleur » comme le rappelait Fabien Berneau, c’est que Colomiers a fait les choses dans les règles, se montrant discipliné, dans la lignée de ses succès contre Mont-de-Marsan et Provence Rugby et construisant son match patiemment avec la botte d’un Jules Soulan impeccable de précision.
L’artilleur d’origine charentaise, et qui devait être remplaçant initialement a bénéficié d’un travail phénoménal de son huit de devant. La mêlée (quatre pénalités obtenues), la touche (une s eule perte) et les ballons portés (deux essais d’Hikawera Elliot auteur d’un triplé) se muèrent en armes de destruction massive. Au sein desquels se signalèrent en particulier la première ligne, le flanker Waël Ponpon mais aussi les ex-Angoumoisin Anthony Coletta et Aldric Lescure, précieux dans le combat. Ce dernier, qui a passé six saisons avec le maillot violet, ressentait de la joie mais aussi de la peine. « J’ai reconnu mes anciens partenaires pendant vingt minutes mais on voit que dans la tête, ils n’y sont pas. Ça me fait de la peine parce que je connais la raison. Il faudrait que le président d’Angoulême prenne ses responsabilités sinon ils vont droit dans le mur. Je pense à mes amis et j’espère qu’ils vont trouver des solutions rapidement. » Des propos forts et qui interrogent pour clôturer une soirée bien différente dans chacun des deux camps.