Midi Olympique

Matthieu Jalibert : constat d’une sobriété

LE BORDELAIS, TRÈS ATTENDU, AURA FAIT UN MATCH TRÈS SOBRE, SANS SES FAMEUSES FULGURANCE­S, SANS FAUTES ÉNORMES NON PLUS.

- Par Jérôme PRÉVÔT jerome.prevot@midi-olympique.fr

Évidemment, Matthieu Jalibert jouait gros ce dimanche à Murrayfiel­d et l’épisode du dernier Castres-UBB n’a fait que renforcer cette pression sur un joueur qui débutait pour la première fois en Bleu depuis février 2018. Il s’était blessé on s’en souvient, et entre-temps Romain Ntamack s’est révélé. Matthieu Jalibert n’avait pas pleinement saisi sa chance sur cette même pelouse de Murrayfiel­d il y a huit mois quand le destin lui offrit 72 minutes de jeu inespérées, après la sortie sur blessure du même Ntamack. Dimanche, pour lui enlever un surcroît de stress, le staff l’avait déchargé du rôle de buteur. Et incontesta­blement, il a fait mieux qu’au mois de mars. D’abord la France a gagné et lui a pris ses responsabi­lités en « claquant » un drop qui a pesé de tout son poids dans un match serré. À l’heure où cette phase de jeu semble en voie de disparitio­n, ce n’est pas anodin.

Sur la durée du match, sa prestation est finalement correcte, sans plus. Une chose est sûre, Jalibert n’a pas eu le loisir de placer ses accélérati­ons meurtrière­s qui le font briller sous le maillot bordelais et qui auraient fait grimper sa cote chez les Bleus. Sans doute qu’il n’a pas osé, préférant la sobriété et la discrétion.

Une révision du match, signale quand même une belle interventi­on défensive sur Kinghorn qui venait d’échapper à Fickou et Vakatawa, un bon point qu’on n’attendait pas forcément de lui. Enfin, son jeu d’occupation, selon un schéma d’occupation précommand­é par ses entraîneur­s, fut acceptable.

Il n’a pas été au coeur d’actions fulgurante­s, mais il n’a manqué aucune transmissi­on non plus. Il lança Rattez dans de bonnes conditions en début de match et on lui reprochera finalement peu de mauvais choix. C’est vrai, il fut coupable d’une faute de main en deuxième période (53e). On lui reprochera aussi une passe au pied manquée dans l’en but pour Teddy Thomas, qui «consomma» un avantage et priva le XV de France d’une pénalité facile en fin de renconter. L’incompréhe­nsion fut manifeste entre lui et Wayne Barnes sur ce coup. Et sa lucidité aurait pu être meilleure.

La prestation du lutin bordelais fut ainsi très sobre, plus qu’on aurait pu le croire. Elle n’est pas de nature à notre sens à mettre une quelconque pression supplément­aire sur Romain Ntamack qui reste le titulaire du poste. Mais Matthieu Jalibert ne pouvait pas non plus avoir les mêmes automatism­es que l’ouvreur toulousain avec Antoine Dupont, son partenaire en club.

La prochaine fois qu’il aura sa chance, très certaineme­nt la semaine prochaine contre l’Italie, le jeune bordelais devra quand même exposer davantage son talent personnel hors norme. Il doit hausser son niveau d’un cran, histoire de montrer à ceux qui poussent derrière et entendent venir le concurrenc­er que, jusqu’à nouvel ordre, le numéro 2 c’est lui. En attendant la prochaine ouverture.

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