Midi Olympique

Je vous entends d’ici, les pisse-froid : Gros m’a tapé dans l’oeil

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« On n’a pas assez tenté, c’était nul ! » « On a passé notre temps à défendre et faire la guerre, c’était chiant, gnagnagna ! » Mais vous êtes sérieux, les gars ? Savez-vous ce que représente une victoire en Écosse par les temps qui courent ? Qu’on soit clairs : les Scots ne sont peutêtre pas encore les All Blacks mais ils s’appuient sur leur meilleure génération depuis près de trente ans. Vous avez cru que le rugby est une farandole, ou quoi ? Moi, je dis surtout qu’il faut répondre à la guerre par la guerre et qu’à Murrayfiel­d, les Bleus n’ont ni baissé les yeux, ni tendu l’autre joue. Non, cette performanc­e n’aurait certaineme­nt pas suffi à vaincre l’Angleterre mais voyons plutôt le bon côté des choses : on n’a jamais tremblé ; on a passé un après-midi serein, au coin du feu, un café entre les pognes et le chat sur les genoux ; on a joué à Édimbourg comme on l’aurait fait à la piaule, les Écossais ne se sont pas procuré une seule occasion d’essai et franchemen­t, on ne va pas s’en plaindre. Vous l’avez vu, vous, Stuart Hogg ? Hein ? Il était où, le meilleur arrière du monde ? Et le grand cheval (l’ailier Duhan van der Merwe, 1,93 m et 103 kg) qu’on nous avait dépeint comme un pur-sang ? Il a avancé, dimanche, balle en mains ? Il a fait trois mètres, ouais, avant de prendre Bernard Le Roux dans les flottantes ! Bim ! T’as le bonjour de Bernie ! Sérieuseme­nt, les gars : on ne va pas cracher dans la soupe après avoir bouffé des cailloux pendant presque dix ans, si ? À moi, ils m’ont plu les Tricolores de Murrayfiel­d. Ils m’ont plu à ce point que je ne peux que regretter qu’ils ne puissent disputer les deux matchs qui restent à disputer dans cette Coupe d’automne des Nations. Thomas Ramos ? Propre, bien placé, intelligen­t : son premier bon match sous le maillot bleu, à n’en pas douter. Camille Chat ? La puissance à l’état pur. Et puis, laissez-moi vous dire, ou plutôt vous écrire, que Jean-Baptiste Gros m’a tapé dans l’oeil outre-Manche : le Toulonnais a certes moins de ballons que Cyril Baille mais c’est un bon pilar, un vrai pilier de combat, dur sur l’homme et fort en mêlée. Pour finir, je n’enterrerai pas Matthieu Jalibert, qui a semble-t-il pris la foudre sur les réseaux sociaux, après la rencontre. Je lui demanderai simplement de se lâcher, d’aller au bout des choses, de porter la balle jusqu’à ce que le défenseur adverse soit bel et bien fixé et, en un mot, de jouer comme il le fait à l’Union Bordeaux-Bègles. Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Le « petit chameau » va soigner sa bosse et vous attend ce week-end, pour la soirée pizzas. Ciao, amici !*

« Il était où, le grand cheval qu’on nous avait dépeint comme un pur-sang ? Hein ? Il a fait trois mètres avant de prendre Bernard Le Roux dans les flottantes ! »

* Au revoir, les amis !

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