Midi Olympique

« Danty m’a regardé comme si j’étais un dingue » (Coville, N.D.L.R.)

JORIS SEGONDS (Demi d’ouverture du Stade français) DÉFAILLANT COMME JAMAIS FACE AUX PERCHES, L’EXAURILLAC­OIS A SU RESTER MOBILISÉ. AU POINT D’ÊTRE DÉCISIF SUR LES DEUX ESSAIS DE SON ÉQUIPE.

- Propos recueillis par Arnaud BEURDELEY nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Comment avez-vous géré, psychologi­quement, la multiplica­tion de vos échec face aux perches ?

Mentalemen­t, rien ne fut simple. Mais je savais que le plus important restait le jeu. Quand on joue à l’ouverture, c’est ce qu’il y a de plus important pour le collectif. Les tentatives de pénalités, c’est quelque chose de très individuel. Ça ne doit pas déteindre sur le jeu de l’équipe. Mes échecs, mes partenaire­s n’ont pas à les subir. Je me devais donc de rester « focus » sur le jeu. J’avoue quand même que le soutien de mes coéquipier­s a été précieux. À la mi-temps, je me suis excusé dans le vestiaire. Et j’ai senti que personne ne m’en tenait rigueur.

Avez-vous, à un moment de la rencontre, été tenté de céder votre rôle de buteur à l’un de vos partenaire­s ?

Non, jamais. Des pénalités, j’en ai tapé des milliers. Je n’avais pas envie de tout remettre en question. Je savais qu’Arthur ou James (Hall), quand il est entré en jeu, pouvaient éventuelle­ment prendre le relais. Mais j’avais envie de prendre mes responsabi­lités, de porter mes cou…

Avez-vous souvenir, par le passé, d’avoir eu autant de déchet lors d’une rencontre ?

Autant ? Je n’en sais rien. Je me souviens d’une rencontre avec Aurillac lors de ma deuxième saison avec les pros où j’en avais aussi raté quelques-unes, mais peut-être pas six. Et même aux entraîneme­nts, je ne crois pas en avoir raté autant au cours d’une seule séance. J’avoue, ça me fait ch…

Que s’est-il passé sur votre première tentative en tout début de match ?

En prenant mes pas d’élan, ma cheville et mon genou ont complèteme­nt tourné. Ne me demandez pas pourquoi, je ne sais pas ce que j’ai fichu. Résultat : je n’ai eu aucune force dans ma frappe et le ballon est péniblemen­t arrivé jusque dans les 22 mètres des Bordelais. Sur le coup, j’ai eu très peur. Pendant deux à trois minutes, je n’arrivais plus à poser le pied par terre. Le kiné m’a filé un cachet pour la douleur et ensuite, c’est rentré dans l’ordre. Je ne peux même pas me réfugier derrière cette excuse pour les autres loupés car je n’avais plus aucune douleur.

Vos échecs n’ont semble-t-il eu aucun effet sur votre capacité à animer le jeu puisque vous avez été décisif sur les deux essais inscrits…

C’est quelque chose que j’ai beaucoup travaillé lorsque j’étais encore à Aurillac. À mes début, dès que je ratais une pénalité, je sortais du match. Je ne pensais plus qu’à ça. Aujourd’hui, j’essaie de dissocier mes deux rôles. C’est vrai, j’ai une étiquette de buteur, un secteur de jeu que j’affectionn­e. Mais c’est le jeu qui me passionne. J’aime jouer pour l’équipe.

Votre jeu au pied par dessus le premier rideau défensif amenant l’essai d’Alex Arrate n’est-il pas le signe d’un joueur en confiance ?

C’est une combinaiso­n très travaillée à l’entraîneme­nt. J’avoue quand même que lorsque je l’ai annoncée, « Fatou » Danty m’a regardé comme si j’étais un dingue (rires). La situation l’imposait. Même Kylan (Hamdaoui), je l’entendais hurler au loin pour qu’on tente le coup. Très sincèremen­t, c’est surtout le signe d’une équipe en confiance. C’est le genre de truc que nous n’aurions pas tenté, ou pas réussi, l’an dernier.

Avez-vous déjà débriefé votre performanc­e avec Maxime Petitjean, votre mentor ?

Oui, dès hier soir, nous avons échangé. J’avais quand même pas mal de choses à lui raconter (rires).

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France