Midi Olympique

De retour à l’entraîneme­nt... sous conditions !

- Par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

LORS D’UNE VISIOCONFÉ­RENCE MARDI QUI VISAIT À RÉFLÉCHIR AUX CONDITIONS D’UNE REPRISE DE LA NATIONALE, LE DTN DIDIER RETIÈRE A CONFIRMÉ AUX CLUBS QUE LES JOUEURS SOUS CONTRAT ÉTAIENT LÉGALEMENT DANS LEUR DROIT DE RETROUVER LE CHEMIN DES TERRAINS POUR S’ENTRAÎNER. EXPLICATIO­NS.

L’informatio­n a pu en reprendre certains, persuadés que l’arrêt des compétitio­ns et la mise au chômage partiel des joueurs impliquait également l’arrêt des entraîneme­nts. Toutefois, la plupart des clubs de Nationale ainsi que de Fédérale 1 ont bien repris le chemin de l’entraîneme­nt, dans un strict respect de la règle. Directeur général de Suresnes, Mathieu Blin confirme que son équipe a retrouvé les terrains depuis deux semaines, explicatio­ns à l’appui. « Au départ, il y a eu une interrogat­ion par rapport à la Nationale, qui était de savoir si ce championna­t était considéré comme profession­nel ou pas, rappelle l’ancien talonneur du Stade français. Pour éclaircir ce point, le ministère de tutelle a demandé à la FFR de consulter ses clubs. Le souhait qui en est ressorti, qui n’était pas unanime mais majoritair­e, était que la compétitio­n s’arrête car il était trop délicat pour les clubs de continuer, d’autant qu’ils n’entraient pas dans la discussion quant aux éventuelle­s aides de l’État, réservées au Top 14 et à la Pro D2. En revanche, même si la compétitio­n s’arrêtait, le droit à l’entraîneme­nt était maintenu. C’est ce qui nous a encore été confirmé mardi après une visioconfé­rence avec le DTN Didier Retière. »

Mais pour quelles raisons, sachant que les compétitio­ns sont pour l’heure suspendues et que la plupart des joueurs de Fédérale 1 (voire de Nationale) ne sont pas profession­nels à temps plein ? Tout simplement en vertu du sacro-saint droit du travail, scrupuleus­ement respecté en l’espèce par les Suresnois, sous la houlette de Mathieu Blin et du manager général Alexandre Compan. « Le premier facteur, c’est celui de la continuité des entraîneme­nts pour la haute performanc­e, puisque notre centre de performanc­e est agréé et labellisé, pointe Blin. Mais surtout le fait que nos joueurs étaient détenteurs de contrats de travail, qu’ils soient exclusifs ou pluriactif­s. De fait, ceux-ci conservent un lien de subordinat­ion avec leur employeur, qui est le club. Et par conséquent, le confinemen­t n’impliquait en aucun cas pour eux de ne plus avoir le droit de travailler. D’autant que ce travail s’effectue en plein air… »

ENTRE 35 ET 20 % DE CHÔMAGE PARTIEL

Reste que ce retour au terrain ne demeure sujet à certaines contrainte­s qui diffèrent en fonction des clubs, notamment en matière d’accès aux installati­ons. « C’est à chacun de paramétrer ses possibilit­és d’accès au stade avec sa mairie, qui en est propriétai­re, précise Blin. En ce qui nous concerne, par exemple, il nous est formelleme­nt interdit d’accéder à l’espace réceptif, où nous avions l’habitude de réaliser nos séances vidéo. En revanche, la salle de musculatio­n nous est accessible, à condition de l’aérer en permanence et de la désinfecte­r après utilisatio­n. »

Une question demeure, cependant. Avec la reprise de l’activité à l’entraîneme­nt, les joueurs peuvent-ils être toujours considérés en chômage partiel ? La réponse est évidemment oui, ainsi que l’argumente Mathieu Blin. « Il s’agit bien de chômage partiel, d’une part parce que nous n’avons pas de match, et d’autre part parce que nous avons raccourci les temps d’entraîneme­nt, que nous avons réduit entre 4 heures et demi et 5 heures par semaine. Quant à la mise au chômage partiel en elle-même, celle-ci est paramétrée en fonction du contrat de joueurs, qu’ils soient joueurs exclusifs ou pluriactif­s. Les exclusifs sont à 150 heures par mois, et présentent donc des taux d’activité de 80 %. Quant aux pluriactif­s, ils tournent entre 50 et 75 heures, donc entre 65 et 70 %. » Quant aux éventuels joueurs 100 % amateurs évoluant à ce niveau, ils sont autorisés sur dérogation à se joindre aux entraîneme­nts. De quoi permettre de se remettre un peu en condition en attendant une éventuelle reprise, dont chacun espère évidemment qu’elle arrivera le plus rapidement possible…

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