Midi Olympique

Les promesses des Bleues

LES FRANÇAISES ONT FAIT LA COURSE EN TÊTE AVANT DE CRAQUER DANS LES DERNIÈRES SECONDES À TWICKENHAM FACE AUX ANGLAISES (23-25).

- Par Nicolas AUGOT nicolas.augot@midi-olympique.fr

Elles n’avaient tenu qu’une mitemps à Grenoble une semaine plus tôt. Lors de la revanche, il n’a manqué que quelques secondes aux Françaises. Les Bleues ont fait mieux que tenir tête aux Anglaises, les nouvelles numéros unes mondiales. Elles les ont poussées dans leurs retranchem­ents lorsque Cyrielle Banet parvenaien­t à aplatir en coin son deuxième essai de l’après-midi pour porter le score à 23 à 10 en faveur des Tricolores sur la pelouse de Twickenham. Il ne restait que quinze minutes à jouer, quinze minutes à tenir pour réaliser l’exploit et faire chuter à domicile les doubles championne­s du monde, qui se sont hissées en finale de la Coupe du monde lors des cinq dernières éditions.

Malheureus­ement, les Françaises ont perdu, s’inclinant pour la septième fois consécutiv­e face aux Red Roses, à la faveur d’une dernière pénalité alors que le chronomètr­e avait dépassé les 80 minutes. Elles ont été une nouvelle fois confrontée­s aux points forts des Anglaises, toujours redoutable­s sur les ballons portés. C’est déjà dans ce secteur qu’elles avaient écoeuré la défense tricolore à Grenoble. C’est encore en passant par là qu’elles ont inscrit deux essais en seconde période, grâce à des ballons portés toujours aussi dévastateu­rs, où les Françaises ont toujours des difficulté­s à contenir la puissance des Anglaises. C’était d’autant plus rageant au regard de la vaillance de la défense française dans le jeu courant avec notamment une troisième ligne à l’activité débordante. Le final était encore plus frustrant au regard de la prestation des deux équipes, avec des Bleues joueuses, capables d’inscrire un essai en relançant depuis leurs propres vint-deux mètres, et des Red Roses se réfugiant dans un jeu d’affronteme­nt sans grand génie, avec peu de passes et encore moins de grandes envolées, avec ce sentiment de rester à l’abri dans un plan de jeu, sans volonté de se mettre en danger. Un pragmatism­e finalement payant grâce à quelques petites erreurs des Tricolores au jeu plus enthousias­te mais encore friable, offrant de miraculeus­es munitions aux vice-championne­s du monde. Les Bleues étaient finalement crucifiées mais cette courte défaite bien amère était pourtant porteuse d’espoirs.

UN MESSAGE AVANT LE MONDIAL

Lors de la première confrontat­ion, un monde séparait encore les deux formations. Une semaine de préparatio­n supplément­aire a permis de faire naître l’espoir que le fossé n’était plus infranchis­sable. Il ne faut pas oublier que cette équipe de France ne courrait pas seulement après un résultat lors de ces matchs d’automne. Elle voulait étoffer son effectif pour élargir sa palette de postulante­s en vue de la prochaine Coupe du monde qui se disputera dans un an en Nouvelle-Zélande. La manager Annick Hayraud pouvait quitter Londres avec un lot de satisfacti­ons, confirmant ainsi les bonnes impression­s aperçues à Grenoble. Les individual­ités avaient besoin de temps pour se trouver dans un collectif dont le potentiel semble immense. Les Bleues ont fait passer ce message aux Anglaises et c’est de bon augure avant le prochain Tounoi des 6 Nations, mais surtout en vue de la Coupe du monde où les deux équipes se retrouvero­nt dès la phase de poule puisque le tirage au sort a été effectué vendredi. Alors, malgré la défaite, les Françaises auront le sourire pour aborder la dernière semaine de stage ce lundi à Marcoussis. Malheureus­ement, il faudra patienter jusqu’au mois de février pour retrouver les Bleues sur le terrain. Et les promesses de Twickenham donnent déjà envie d’y être.

 ?? Photo Icon Sport ?? L’ailier Cyrielle Banet s’est offert un doublé à Twickenham.
Photo Icon Sport L’ailier Cyrielle Banet s’est offert un doublé à Twickenham.

Newspapers in French

Newspapers from France