« Il ne serait pas absurde d’aller vers une autre saison blanche »
Entraîneur de Renage-Rives (Fédérale 3)
Tout le monde a envie de rejouer au rugby, de se faire plaisir. Mais dans quelles conditions, on n’en sait rien, puisque tout le monde navigue à vue. Récemment, on nous a dit que l’on pouvait repartir en stade 3, juste avant de pondre un couvrefeu à 20 heures… Du coup, on a pris la décision de ne pas s’entraîner pendant les fêtes. Là, on nous parle du 20 janvier, mais j’ai un gros doute quant à la motivation des joueurs. Trois des miens m’ont déjà dit : « Je ne reprendrai pas tant qu’il y a un risque de contagion, je ne veux pas jouer avec la santé de ma famille. » Et même en admettant que l’on reprenne quelle que soit la formule, l’absence de phases finales sera rude à digérer… Parce qu’au-delà de limiter l’enjeu à maximum cinq ou six équipes sur douze (celles concernées par la première place et la dernière, en gros), il se posera une autre problématique : celle des réserves, pour qui la qualification est le seul enjeu sportif qui vaille. Tous ces gars qui n’ont plus rien à jouer vont-ils revenir à l’entraînement ? Et puis, y a-t-il un intérêt de reprendre sans buvette, sans club-house, sans le lien social qui se crée autour d’un match et qui est la raison d’être d’un club ? Poser la question, c’est y répondre. Sans compter que les dirigeants n’ont peut-être pas non plus envie de reprendre et mettre en danger financièrement leur club, parce que malgré le tarissement des sources de revenus, il resterait des frais de toutes sortes à régler. Si bien qu’à mes yeux, il ne serait pas absurde d’aller vers une autre saison blanche.