Lorenzetti soutient Merling, Bouscatel se propose
À UN PEU PLUS DE TROIS MOIS DE L’ÉLECTION DU FUTUR PRÉSIDENT DE LA LIGUE NATIONALE DE RUGBY, LES CANDIDATS POTENTIELS ET LEURS SOUTIENS S’ACTIVENT.
L’homme du consensus existeil ? Force est de s’interroger. Dans la perspective des prochaines élections à la présidence de la LNR, chacun y va depuis quelques jours de sa petite déclaration d’intentions. Chacun avance ses pions sans se déclarer officiellement. Et pour cause. Personne ne veut perdre la face. Parmi ces potentiels candidats, il y a JeanFrançois Fonteneau, Alain Tingaud, Vincent Merling… Surtout, il semble bien que deux courants s’opposent actuellement au sein des clubs de rugby professionnels. D’un côté, il y a ceux qui entendent bien ne pas perdre une once de terrain face à la FFR, qui a bien l’intention de jouer un rôle dans cette élection. De l’autre, ceux qui prêchent pour un climat plus apaisé entre les deux institutions. Cette bipolarité, elle s’est matérialisée mardi dernier lors de la réunion organisée par Jacky Lorenzetti au siège du Racing 92. Selon nos informations, sur les douze présidents présents (Pierre-Yves Revol a suivi les débats en visioconférence), quatre (Lyon, Toulouse, le Stade français et l’UBB) n’ont pas souhaité signer un blancseing à Vincent Merling. Des interrogations ont été soulevées, des doutes émis. À ces quatre-là, il faut assurément ajouter Mohed Altrad et Jean-François Fonteneau, non conviés car jugés trop proches de la FFR, selon Jacky Lorenzetti.
LORENZETTI : « L’HOMME PROVIDENTIEL »
De façon schématique, le Top 14 apparaît donc scindé en deux camps, ce qu’a démenti Jacky Lorenzetti vendredi après-midi sur Rugbyrama.fr. « À la fin de notre réunion de mardi, une motion a été votée qui dit exactement : « À la quasi-unanimité, il est décidé d’adouber Vincent Merling pour une candidature à la présidence de la Ligue Nationale de Rugby. » Voilà exactement les mots qui ont été prononcés. Évidemment, nous n’avons pas le pouvoir d’élire, simplement de donner un avis.Vincent Merling veut aller à la rencontre de tous les présidents de Pro D2 avant d’officialiser sa décision, des présidents qui sont très importants dans le choix du futur président de la LNR. »
En attendant, il semble bien que le candidat idoine, « l’homme providentiel » pour reprendre l’expression du président du Racing 92 ne se soit pas encore dévoilé. Le fossé séparant les deux camps fait que ce candidat idéal, censé faire consensus, n’existe peutêtre pas. L’homme fort du Racing 92 ne s’en cache pas : il est un fervent défenseur de Vincent Merling. « Le fond du problème, il est simple : c’est de trouver un homme suffisamment fort et solide pour défendre le rugby des clubs contre la FFR qui a une vision différente du rugby et qui souhaite depuis toujours vassaliser la Ligue. […] Nous ne pouvons pas nous laisser abattre, ni vassaliser par la Fédération. » Vincent Merling, lui, n’a encore jamais pris publiquement la parole pour s’exprimer sur le sujet. Sans doute le ferat-il s’il obtient davantage de garanties auprès des clubs de Pro D2. Ces derniers doivent se réunir le 25 janvier prochain au siège de la LNR.
À quelques encablures de l’échéance, le trouble est de mise. La vérité d’aujourd’hui ne sera d’ailleurs peut-être pas celle de demain, les vestes pouvant se retourner à la vitesse d’un « tchic-tchac ». Cette élection sera une véritable partie de poker-menteur. Surtout, de nouvelles candidatures risquent d’affluer, certains flairant l’opportunité d’endosser le costume du sauveur. René Bouscatel, ancien président du Stade toulousain, s’est plus ou moins proposé ces derniers jours. « Pour l’instant, j’y pense sincèrement et fermement, a-t-il déclaré en fin de semaine dernière chez nos confrères de RMC. Mais avant de me déterminer, j’attends de voir qui sera candidat, de discuter ensemble, d’étudier les idées de chacun et la personne qui puisse représenter la Ligue. […] Je me déterminerai après en avoir parlé avec tout le monde, et notamment ceux qui feront acte de candidature. Nous sommes dans un monde restreint et nous nous connaissons tous. On peut discuter. Nous ne sommes ni ennemis, ni adversaires. Cela permettrait de trouver un consensus. »