Midi Olympique

Perchaud et la confrérie des piliers basques

BAYONNE MATIS PERCHAUD, 18 ANS, S’IMPOSE AU POSTE DE PILIER GAUCHE. IL SERA REMPLAÇANT POUR LA QUATRIÈME FOIS APRÈS AVOIR ÉTÉ TITULAIRE CONTRE BRIVE, VOICI QUINZE JOURS.

- Par Edmond LATAILLADE

Comme ses aînés, Jojo Guillemin, qualifié dans les années 70 d’Attila chez les Bleus, « Chouchou » Etchechour­y, Franck Vanhems, Charly et Simon Ternisien, Bruno Diriberry, Xavier Haïssaguer­re et Marcel Larréguy, le regretté, Matis Perchaud, a longé l’Adour, depuis le stade d’Ibusty, pour rejoindre Jean-Dauger, cinq kilomètres plus loin. Mais les temps changeant, à l’instar d’Anthony Etrillard ou Iban Etcheverry, il est parti très tôt de Mouguerre, juste après l’école de rugby. Il aura eu néanmoins le temps de marquer les esprits de ses éducateurs durant ces huit années d’apprentiss­age. « Il était passionné par ce jeu, à l’écoute, évoque le président Philippe Larue. Il avait un gabarit au-dessus, c’était un gosse tonique, appliqué, toujours un ballon dans les mains, humble et discret. »

Si l’on en croit le staff bayonnais qui vient de le lancer dans le grand bain, à, à peine 18 ans, il n’a pas changé. « C’est un travailleu­r, appuie Joël Rey. Il a de la marge, il est plein de réserves. Il ne se pose pas de questions, il est accrocheur. À notre époque, on aurait dit de lui : il est con. Aujourd’hui, on va dire qu’il a du tempéramen­t. Moi, « con », j’aime ! Dans le rugby actuel, le con gagne toujours. » Et pour l’intégrer aussi rapidement dans le groupe pro, le mouguertar a, sans aucun doute, des qualités incontourn­ables, décrites toujours par l’entraîneur des avants : « Il a des dispositio­ns ballon en main, dans le jeu, en défense, vision, agressivit­é. Il a beaucoup d’atouts. En mêlée, il progresse de semaine en semaine mais ce sera son secteur à travailler pour devenir un grand. »

Si les Bayonnais ont hésité à le lancer dans la bataille du Top 14 en raison de son jeune âge et de l’exposition du poste, le pas a finalement été vite franchi. « Titulaire face à Brive, c’était une évidence, continue Joël Rey. Au moment de faire l’équipe, le meilleur numéro 1, c’était lui. Et puis, quand on regarde la première ligne de l’équipe de France, les Baille, Marchand, Gros, ils jouaient en club à cet âge-là. » En une phrase Yannick Bru fait le tour du personnage : « Il a quelque chose en plus ! » Quand l’entraîneur des avants lui trouve une autre vertu : « C’est un avironnard ! » Si ses parents sont originaire­s du Béarn, son père a joué à la Section paloise se souvient Joël Rey, Matis Perchaud a grandi au Pays Basque et… est devenu un vrai pilier basque.

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