« Aucune marge de manoeuvre »
MORGAN CHAMPAGNE - Directeur du rugby de Massy
Mathieu Bonello, votre entraîneur des avants, n’a pas souhaité renouveler son contrat et partira à la fin de la saison. Il a expliqué sa décision en évoquant, comme d’autres avant lui, des manquements dans la structure du club.
Que vous inspire sa décision ?
Je la comprends et je la regrette, dans la mesure où Mathieu nous a apporté tout ce que nous attendions de lui. De la droiture, de la rigueur et une autre façon de voir les choses. Mais les singularités qui font le club de Massy ont surgi de plus belle au moment de la covid. C’est un stade municipal avec un fonctionnement un peu rigide. Nous n’y faisons pas tout ce que nous voulons quand nous le voulons. Mathieu y a vu une limite pour y satisfaire un désir de montée en Pro D2. Il n’a pas tort. Mais nous savons aussi toutes les améliorations apportées à notre stade depuis tant d’années. Nous avons aussi des projets. Le déménagement du club de foot dans un ou deux ans ouvrira des possibilités. La rénovation de notre salle de musculation est au programme. Le club n’avance pas toujours aussi vite que le voudraient ses techniciens mais il avance.
Qu’est-il envisagé pour le remplacer ? Vous vous lancez à partir de ce weekend dans une double confrontation périlleuse contre Bourgen-Bresse. Le match de samedi est-il déjà un quitte ou double définitif ?
Oui. Ce n’est que ma pensée mais si nous devions perdre demain, je ne vois pas comment nous pourrions accrocher la quatrième place. Il me semble que les trois premières sont déjà distribuées. Nous n’avons aucune marge de manoeuvre.
À quoi attribuez-vous les difficultés de l’équipe à mieux s’épanouir ?
Clairement, nous sommes très mal partis. Donc, nous nous sommes mal préparés. La pandémie nous a fait beaucoup de mal aussi. Le club a été fermé pendant trois semaines, ce qui n’a pas facilité notre mise en route. Et puis, le changement de règlement a réduit la fenêtre. Avec ce que nous avons fait jusqu’à présent, la sixième place serait un objectif très crédible. En resserrant la qualification à quatre équipes, notre situation est devenue beaucoup plus fragile. Et puis l’équipe est jeune et elle joue avec ses forces et ses faiblesses.
Lesquelles ?
Il y a une faiblesse dont elle n’est pas responsable : la suppression des phases finales de la saison dernière. Quand nous avons repris l’équipe, en raison des nombreux départs, nous avons reconstruit avec nos jeunes. Ils ont répondu présents. Ils ont réalisé un super parcours. Et tout s’est arrêté avant d’aller défendre la possibilité de remonter en Pro D2. Donc ce groupe s’est construit sans une aventure commune de matchs couperets, ce qui lui manque beaucoup dans une division aussi exigeante que la Nationale.À quoi s’ajoutent un petit manque de leadership et une difficulté constante à convertir nos occasions d’essais. Notre réussite ne tiendrait pas à grand-chose mais pour l’instant, tous ces facteurs limitants nous contraignent.