Midi Olympique

« L’arrêt pose des problèmes de droit du travail »

GÉRARD GABET (Président du Stade métropolit­ain, Fédérale 1)

- Propos recueillis par Sébastien FIATTE

Comment accueillez-vous la suspension des championna­ts ?

Ce n’est pas une surprise au vu de l’évolution de la situation. Mais je regrette un manque de cohérence sur la façon dont on a traité la Fédérale 1 dans ce dossier. Nous sommes de nombreux clubs à avoir une trentaine de contrats. Même le National 2 reprend au foot ! Parce qu’un certain nombre de clubs agissent à l’ancienne et ne veulent pas faire de contrats, ou très peu, toute la Fédérale 1 est à l’arrêt.

Vous auriez souhaité que la Fédérale 1 puisse reprendre sur le modèle de la Nationale ?

Oui, ou au moins qu’on puisse travailler sur ce point. Nous avons envoyé un courrier, signé par douze clubs avec notamment Rennes, Niort, Marcq-en-Baroeul, Hyères-Carqueiran­ne, Bédarrides, Vienne ou encore Rumilly. Tout le monde ne souhaitait pas jouer à huis clos. Mais nous demandions à ce que cela soit discuté. Nous sommes arrêtés uniquement pour une question d’équité sportive. Mais l’arrêt pose des problèmes de droit du travail. Les joueurs ont des contrats. Ils ne peuvent pas exercer leur boulot. Pourquoi nos joueurs ne jouent pas alors que l’Elite féminine ou les Espoirs Reichel jouent ? La seule raison pour les Espoirs Reichel est qu’il y a une sélection France U20… Pouvezvous m’expliquer la différence entre les contrats des féminines et les nôtres ? Ce sont les mêmes. Le statut du joueur est le même. Et il ne faut pas oublier que la Nationale n’est qu’une poule élite. Ce n’est pas une division à part entière. Il se dit que cela va évoluer pour la saison prochaine, que le service juridique travaille sur le sujet.

La suspension, puis maintenant l’arrêt des compétitio­ns, sont-ils un double coup dur, juste après la création du Stade métropolit­ain au printemps dernier ?

C’est effectivem­ent un coup dur par rapport à nos partenaire­s. Nous avons mobilisé beaucoup de partenaire­s autour de ce projet. Nous ne pouvons pas bien le concrétise­r sur le terrain. Aujourd’hui, ils sont toujours présents. Le problème est que nous avons beaucoup de mal à les animer. Le danger concerne plutôt la saison prochaine. Par chance, nous avons démarré la saison. La grosse dynamique autour du partenaria­t se situe surtout en début de saison.

Avez-vous des inquiétude­s pour la saison prochaine ?

Notre projet est solide, avec un nouveau stade dont la constructi­on va bientôt démarrer. C’est le côté positif. Nous n’avons pas de doutes sur la qualité de notre projet. Tout le monde est logé à la même enseigne. En ce moment, rien n’est simple… Mais cette situation a mis en exergue un écart incroyable entre les clubs de Fédérale 1 et les autres. Cela pose un vrai problème dans l’organisati­on de la compétitio­n. J’échange régulièrem­ent avec Patrick Buisson au téléphone. Nous essayons de réfléchir ensemble. Nous ne sommes pas là seulement pour râler. Nous avons bien conscience que la situation n’est simple pour personne.

Quelle pourrait être la solution ?

Créer une deuxième poule de Nationale. Ou maintenir la Nationale mais avoir des critères différents sur la mise en place de la Fédérale 1 pour qu’on ne se retrouve pas dans ce genre de situation. L’élargissem­ent des Fédérales va aboutir au fait qu’il y aura bientôt plus de clubs en Fédérale qu’en Territoria­le… Cela va poser un problème. Aujourd’hui, un club de Deuxième Série fait plus de déplacemen­ts qu’un club de Fédérale 2 !

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