Nevers refleurit sous la pluie
LES NIVERNAIS SE SONT RASSURÉS EN CONQUÊTE FACE AU MÈTRE-ÉTALON AURILLACOIS ET REVOIENT POINDRE UNE ENVERGURE OFFENSIVE ENCORE ENGOURDIE, MAIS PRIMORDIALE POUR VISER LES PHASES FINALES.
La pluie qui s’est mise à tambouriner sur les tribunes du Pré-Fleuri pendant l’hymne pompier liminaire de la LNR n’aura fait sourire qu’un Neversois, l’Irlandais Frank Bradshaw. « C’est mon pays, ça », rigolait le deuxième ligne après coup aux côtés de l’arrière Romaric Camou qui s’avouait « dégoûté » en déboulant du vestiaire sous la giboulée. Loin de doucher les résolutions offensives des Neversois, la longue averse les a transformés en poissons volants dès la réception du coup d’envoi aurillacois qui voyait l’ailier Josaia Raisuqe s’échapper le long de la touche. « Le plan de jeu était de faire bouger cette équipe et de garder le ballon le plus possible », explique Frank Bradshaw, impeccable dans les airs et dans le jeu pour son premier match de titulaire après deux mois d’absence.
En première période, le plan fut parfaitement appliqué. Avec une charnière Cazenave-Ménoret inspirée, la sobre justesse des centres Derrieux et Paris, un Raisuqe intenable et un Fabrègue tonique, l’électrique Romaric Camou a multiplié les voies d’eau dans le lourd vaisseau cantalien et conclu une parfaite combinaison en première main, en giclant à hauteur de son ouvreur pour un sprint limpide de soixante mètres.
LE MANQUE DE RÉUSSITE AURILLACOIS
Après deux matchs frileux face à Montauban et Biarritz, le capitaine Janick Tarrit - décidément transcendé par ce nouveau statut - et ses coéquipiers ont enfin déployé en première période une fantasia offensive entachée par une finition approximative : « Nous n’avons marqué qu’un seul essai, relativise l’arrière. Tout n’était pas parfait mais nous nous sommes rassurés et nous avons produit davantage de jeu. »
Si le cauchemar du bloc précédent (quatre défaites et un nul) n’est pas encore effacé, l’USON remet la main sur ses forces au bon moment. En seconde période, l’équipe a su faire le dos rond dans ses moments faibles et profiter du manque de réussite adverse (deux pénalités gâchées face aux perches et un essai refusé) avant de dresser la herse jusqu’au coup de sifflet libérateur. « Nous avons bien défendu et ça nous plaît aussi », apprécie Frank Bradshaw.
Soulagé d’avoir écarté l’épée de Damoclès jusqu’à jeudi et la réception d’Oyonnax, le manager neversois Xavier Péméja voit se réajuster une à une les pièces du puzzle : « En première période, j’ai retrouvé mon pack et en seconde, ma défense. On a eu une très grosse conquête, très satisfaisante, et j’ai revu des choses positives que nous faisions dans les deux blocs où nous étions dominants. » La rémission reste à confirmer, comme l’a montré la fébrilité face à la réaction adverse : « En seconde période, nous avons tremblé et avons commencé à rendre des ballons au pied. Nous allons rester vigilants et ne surtout pas nous enflammer. »