Retour de la Coupe d’Europe en France ?
Choisir de tenir le jeu dans un périmètre étroit favorise le jeu frontal et limite les passes, ce qui appauvrit la richesse d’évolution tactique que procurent des options plus au large. Ce choix conduit à un rugby sans rythme ni vitesse, et met en exergue l’intensité des contacts avec pour corollaire l’indiscipline sur les rucks. Les pénalités ont ainsi meublé les scores et réduit les temps de jeu où la balle est en mouvement. Néanmoins, cela a permis d’entretenir jusqu’au bout l’émotion du résultat alternativement favorable aux uns puis aux autres. Et, in fine, cela augmente la frustration des perdants. Cette orientation tactique s’est révélée peu propice pour créer du désordre et l’exploiter. Ce trait tactique caractéristique des Toulousains, n’échappe pourtant pas aux autres collectifs. La crainte de l’adversaire et la peur de ne pas entrer dans le carré final peuvent-ils être une explication recevable ? Concernant Toulouse, cette capacité à changer de jeu pendant un match peut être acceptée comme une arme, à condition que cela ne vienne pas remettre en cause le rugby qui fait sa réputation.
Dans ces deux confrontations, la performance globale a été atrophiée et le spectacle appauvri. À cette aune, a contrario du système amateur qui ne vit que par sa pratique, le rugby pro attire les regards. Il ne peut donc se soustraire à la notion de spectacle puisqu’il y perdrait son intérêt et sa popularité que les résultats ne sauraient protéger. Restons optimistes, j’espère que nous aurons des demi-finales captivantes et le grand plaisir de voir deux clubs français se disputer un titre qui marque l’histoire d’un club.