Premiers verdicts avant le dernier round
SI TROIS ÉQUIPES (MONT-DE-MARSAN, AIX-EN-PROVENCE ET ROUEN) ONT OBTENU OFFCIELLEMENT LEUR MAINTIEN VENDREDI SOIR, L’AVANT-DERNIÈRE PLACE SE JOUERA ENTRE VALENCE-ROMANS ET AURILLAC. AVANTAGE AUX SECONDS, QUI COMPTENT QUATRE POINTS D’AVANCE.
Ce sont des images fortes, et qui contrastent en tous points. Quelques instants après que le coup de sifflet final avait retenti sur la pelouse du stade Georges-Pompidou, les caméras du diffuseur de la rencontre ont capté toute la détresse des joueurs et du staff de Valence-Romans. Le deuxième ligne Théo Hannoyer et le manager général Johann Authier ne pouvait cacher leur profond désarroi, ni s’empêcher de verser quelques larmes dans le proche crépuscule de la nuit drômoise. La raison ? Bien que victorieux de Nevers (lire le compte rendu p.15) les Damiers venaient d’apprendre le résultat et la victoire d’Aurillac quelques quatre-cent-trente kilomètres plus à l’ouest du terrain de jeu valentinois, du côté de Colomiers. Là où au même moment, les Aurillacois explosaient de joie et se congratulaient, c’était la soupe à la grimace pour une équipe qui est plus que jamais dans une bien mauvaise posture. Condamnée à descendre en Nationale diront les esprits les plus pessimistes. Et peut-être les plus réalistes, lucides aussi. Car c’est bel et un bien un véritable exploit qu’il va falloir aller chercher sur cette dernière levée de championnat pour Jody Jenneker et sa bande, du côté… d’Oyonnax. Avec quatre points de retard sur le quatorzième, Valence-Romans n’a clairement plus son destin entre ses mains. Il va falloir un incroyable concours de circonstances au VRDR pour prolonger son bail d’une saison supplémentaire en Pro D2 : une victoire à Oyonnax, et dans le même temps une défaite d’Aurillac sans prise de points des Cantaliens, qui eux recevront un Provence Rugby déjà sauvé à Jean-Alric. Autant dire que la tâche sera des plus ardues. Dès vendredi soir, Johann Authier en avait conscience : « Nous avons répondu présent, on est abattu, nous ne nous attendions pas à ce scénario. Cela devient très compliqué. Cela fait deux mois que l’on s’accroche pour rester dans le monde professionnel. C’est dommage, nous n’avons plus notre destin entre nos mains depuis notre défaite à domicile contre Grenoble. On voulait faire une finale à Mathon. Il nous reste une petite lucarne, un exploit de notre part à Oyonnax, un succès de Provence Rugby à Aurillac. On va panser les plaies, travailler et repartir au combat. On va se battre jusqu’au bout comme on l’a toujours fait. Mais oui, il faudrait un miracle. »
AURILLAC NE VEUT PAS SE RELÂCHER
Un miracle qui aurait l’aspect d’une égalité sur le plan comptable au classement, et qui dans tel cas serait en effet favorable au VRDR, devant aux points terrains sur les confrontations particulières face aux Aurillacois (5-4). Le problème c’est justement que ces derniers savent très bien que mathématiquement ils ne sont pas encore sauvés. « Nous ne sommes pas encore maintenus, même si nous avons fait un bon pas en avant » déclarait ainsi le centre Jimmy Yobo après la victoire à Colomiers. « On ne peut pas se permettre de se relâcher contre Aix », poursuivait le troisième ligne Giorgi Tsutskiridze, évoquant même une « grande finale » contre les Provençaux. Aurillac qui a connu cette situation il y a deux ans à Nevers et se retrouvait alors sous la menace de Bourg-en-Bresse sait qu’il n’est à l’abri de rien et que le moindre point va compter. « Même si on a fait un pas énorme vers le maintien, on ne peut pas se relâcher car le championnat de Pro D2 n’autorise aucun écart. On a vu des scénarios de fous toute la saison, avec des victoires un peu partout à l’extérieur. De notre côté, on a eu des défaites impensables, et là on se trouve dans cette situation de bien terminer le travail qu’on a commencé » rajoutait le manager Roméo Gontinéac. Vendredi soir, sur les coups de 20 h 30, il n’en restera vraiment plus qu’un.