Fickou-Vakatawa, jour de première
LA PAIRE DE CENTRES DU XV DE FRANCE FICKOU-VAKATAWA A FAIT SES DÉBUTS SAMEDI CONTRE L’ASM CLERMONT SOUS LE MAILLOT DU RACING 92. DÉCRYPTAGE.
L’événement était attendu. D’abord, parce que le transfert de Gaël Fickou de l’autre côté du périph’ en plein milieu de la saison a fait couler autant d’encre qu’il a excité les réseaux sociaux. Ensuite, parce que l’association de l’ancien joueur du Stade français au centre avec son compère de l’équipe de France Virimi Vakatawa est peut-être, actuellement, ce qui se fait de mieux au monde. Allez donc demander au sélectionneur des Bleus Fabien Galthié, lui qui a fait de ce duo le ciment de sa ligne de trois-quarts, ce qu’il en pense. Pour la première fois, les deux joueurs ont donc été associés samedi sous les couleurs du Racing, dans une ligne de trois-quarts à rendre jaloux les meilleures sélections mondiales. Russell, Imhoff, Fickou, Vakatawa, Thomas, Beale, qui dit mieux ? Un gang de facteurs X rappelant à l’arrière international australien le temps béni où il évoluait avec Matt Giteau, Israël Folau, Drew Mitchell ou encore Adam Ashley-Cooper chez les Wallabies. « Je place notre ligne au Racing au même niveau, a-t-il d’ailleurs annoncé. Une des meilleures dans laquelle j’ai joué, avec des joueurs de génie, des joueurs de grande classe. Avec une attaque de ce genre, tout devient plus simple. Tu n’as pas besoin d’en faire plus, ni trop. C’est ça la clé. » « L’association Fickou-Vakatawa, ça transcende les joueurs autour, a ajouté le manager Laurent Travers. Tout le monde a envie de jouer dans cette équipe. Ça va mettre beaucoup d’émulation dans le groupe. Dans cette attaque, ils sont tous capables de garder, de passer, de crocheter, de jouer au pied. Ils monopolisent plusieurs défenseurs, c’est tout sauf simple à défendre. » Les Clermontois peuvent témoigner…
« EN TRAVAILLANT LES AUTOMATISMES, ON VA MONTER EN INTENSITÉ »
Un exemple ? Sur le premier essai signé Kurtley Beale, Gaël Fickou a joué un rôle prépondérant aux prémices de l’action. C’est lui qui a débloqué la situation en temporisant et en attirant deux défenseurs avant de servir Teddy Thomas sur son extérieur. Sur le troisième, Fickou et Vakatawa ont concentré plus de défenseurs que de raison, permettant à ce dernier d’allonger une longue passe sautée en direction encore de Teddy Thomas. Et sur le cinquième, l’ancien septiste s’est servi autant de sa faculté à lire les situations que de l’appel en leurre de Fickou pour servir dans un timing parfait l’Australien venu s’intercaler, ce dernier retrouvant l’ancien Stadiste à son intérieur pour son premier essai sous ses nouvelles couleurs. Du grand art. Un véritable délice à regarder. À savourer. À fantasmer. Dans cette constellation d’étoiles au vécu collectif encore précoce, l’association Fickou-Vakatawa a donc affiché de belles dispositions sans que sa relation ne soit apparue encore totalement évidente. Et pour cause, le système de jeu du Racing 92 n’est pas celui de l’équipe de France. « En travaillant les automatismes, on va monter en intensité », a juré Laurent Travers. Difficile de ne pas croire le manager du club des Hauts-de-Seine tant cette mise en bouche a tout de même sacrément excité les papilles des uns et des autres.
Évidemment, à l’instant d’encenser ces individualités, Travers a tiré le frein à main. Aucune éloge individuelle, ni même de satisfecit distribué ici ou là. « Il faut bien comprendre que c’est le collectif qui prime », a-t-il encore martelé. Son demi de mêlée Teddy Iribaren, lui, a pris moins de précautions oratoires. Il n’a pas hésité à qualifier sa ligne de trois-quarts de « Galactiques ». Ni plus, ni moins. Et de conclure : « Quand on joue ensemble, on peut être imbattables ».