Midi Olympique

Stade français : ce pari fou qui devient concret

EN S’IMPOSANT À BRIVE, CE SAMEDI (28-31), PARIS ENCHAÎNE AVEC UN TROISIÈME SUCCÈS ET RESTE PLEINEMENT EN COURSE POUR LA QUALIFICAT­ION. CES SOLDATS ROSES SONT DÉCOMPLEXÉ­S ET DANGEREUX.

- Par Vincent BISSONNET, envoyé spécial vincent.bissonnet@midi-olympique.fr

C «’est un exploit. Ça fait quinze ans que le Stade français se casse les dents ici. Ça m’est arrivé un paquet de fois, d’ailleurs. » En ancien de la maison, Laurent Sempéré n’était pas peu fier de ses jeunes troupes, samedi, au coup de sifflet final d’une victoire logique au Stadium municipal. Quinze ans après le succès des Saubade, Dominici et autres Parisse, Paul AloEmile et ses partenaire­s ont remporté leur bataille de Corrèze avec la maîtrise d’une grande équipe. « Dans l’ensemble, le groupe a fait preuve de maturité et de sérénité, en gérant mieux les temps faibles que d’habitude », analyse l’entraîneur des avants. Au niveau de la discipline, de l’efficacité, en conquête, les visiteurs ont évolué un ou plusieurs crans au-dessus de leurs hôtes, le score final reflétant imparfaite­ment leur mainmise sur les débats : « Il y a de la confiance, oui. C’est la conséquenc­e d’un comporteme­nt et d’une croyance en nous. » Une foi aussi en un destin longtemps paru improbable mais aujourd’hui accessible : les phases finales. Laurent Sempéré, en toute sérénité : « On y croit toujours autant qu’il y a un mois, ni plus ni moins. Il n’y a rien qui change. Ça fait du bien de rester dans cette position de chasseur. Chaque match sera décisif, on a un peu de retard encore. »

« ON S’EN FOUT UN PEU… »

Avec ce troisième succès consécutif, les Soldats roses font de plus en plus figure d’épouvantai­l du printemps. « En début de saison, on s’était fixé cet objectif entre nous, relate Joris Segonds. Tout le monde nous prenait pour des fous quand on a dit que l’on aimerait être dans le top 6. On nous a répondu que l’on était dernier l’an passé et qu’il fallait arrêter de rêver. On rêve un petit peu, peut-être. Mais on gagne, on gravit des marches. On n’est pas si loin que ça au classement, même si Bordeaux et Toulon ont des matchs de retard. Mais notre destin est entre nos mains, un petit peu. Si l’on gagne contre Montpellie­r, Lyon et Bayonne, pourquoi ne pas rêver ? » L’ouvreur et ses partenaire­s suivent leur bonhomme de chemin, comme si de rien n’était : « Quand on est allé au Racing, on a commencé à nous parler du top 6 alors que deux semaines auparavant, tout le monde nous parlait du maintien. On s’en fout un peu de ce qui se passe autour. »

Avec son solide paquet d’avants et ses trois-quarts décomplexé­s, le Stade français dispose d’atouts majeurs. Et d’une dynamique autorisant tous les espoirs. « Vous savez, la confiance était là, même quand l’on perdait des matchs, affirme le demi d’ouverture. Beaucoup de gens nous ont critiqués par rapport à ce qui s’est passé la saison dernière ou par rapport au Covid que l’on a tous eu au début de la saison. On est sûr de nos qualités. Comme toutes les équipes, il y a des matchs où l’on peut passer au travers. Mais nous sommes une bonne bande, on ne se prend pas trop au sérieux, on joue au rugby simplement. C’est ça qui nous rend un peu plus forts. »

Et qui permet aujourd’hui à tout un club et ses supporters de vibrer, de rêver plus grand : « C’est génial à vivre, sourit Joris Segonds. Ce sont des super semaines, on a envie d’en vivre plein d’autres. »

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Photo Icon Sport Le deuxième ligne parisien Gerbrandt Grobler s’impose dans les airs face à Retief Marais.

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