Midi Olympique

Maîtrise totale et hourra-rugby

PENDANT SOIXANTE-CINQ MINUTES, LES PARISIENS ONT MAÎTRISÉ LEUR AFFAIRE. LA FIN DE MATCH A TOURNÉ À DU HOURRA-RUGBY QUI AURAIT PU PERMETTRE AUX CORRÉZIENS DE RENVERSER LA SITUATION. POUR EUX, LE BONUS EST UNE VRAIE CONSOLATIO­N.

- Par Vincent BISSONNET, envoyé spécial vincent.bissonnet@midi-olympique.fr

Avec quinze longueurs d’avance à quatorze minutes du coup de sifflet final, Paris se dirigerait sereinemen­t vers la victoire, sur la lancée d’un contre assassin conclu par Kylan Hamdaoui (66e). Le bonus offensif se trouvait même à portée de main des visiteurs, maîtres de leur sujet.

Quoi de plus logique au regard de leur domination en conquête et de leur démoniaque efficacité ? En face, les Corréziens, indiscipli­nés, fébriles, trop souvent dépassés en défense, ne semblaient pas au meilleur de leur forme. Loin de là. Entre la douzaine de contaminat­ions à la Covid-19 et les 28 degrés affichés au thermomètr­e du stade, le défi physique était visiblemen­t trop relevé pour les hommes de Jeremy Davidson. « Je revois une image où, après 25 minutes, on voit les gars fatigués dans les 22 mètres. Il y avait une douzaine de mecs en reprise. Après le Covid, avec cette chaleur, ça nous a fait mal », évoquait le manager. Si Axel Müller et Hayden Thompson-Stringer ont refusé de s’en servir comme d’une excuse, Joris Segonds était bien placé pour parler de cet effet secondaire : « Je connais pas mal de joueurs de Brive et je sais que leur préparatio­n a été compliquée. Je l’ai eu aussi, je sais à quel point c’est délicat de retrouver la condition physique. Encore plus avec cette chaleur. Cet après-midi, même sans avoir la Covid, on est bien fatigués. Je les comprends. Ça fait malheureus­ement partie du jeu cette saison. »

En procédant à cinq changement­s à la mi-temps, Jeremy Davidson avait insufflé un souffle nouveau à son équipe. Ses joueurs ont surtout su puiser au fond d’eux-mêmes, pour offrir une fin de match à suspense pour échouer à trois points. « Contre le vent, il fallait porter le ballon, analyse le manager. Blanc et Abzhandadz­e ont dynamisé à leur entrée. On était obligé de prendre des risques. »

MÜLLER, CE HÉROS

Les dernières minutes ont tourné au Super Sevens avec des relances à tout-va depuis l’en-but, dans le sillage de Julien Blanc et de l’intenable Setareki Bituniyata. Après des rebondisse­ments en série, ce sursaut a permis aux Corréziens d’arracher un bonus défensif précieux. Une intercepti­on pleine de rage et de malice d’Axel Müller, un des grands bonhommes de la saison en Corrèze, a apporté cette consolatio­n. Une inspiratio­n symbolique du personnage et peut-être décisive pour la suite : « Peut-être que ce sera une action importante, souffle l’Argentin. On s’est réveillé en deuxième mi-temps mais ce n’est pas assez. » « Cette envie de revenir est positive mais ça ne suffit pas », insiste Jeremy Davidson. Ce point donne aux Brivistes cinq longueurs sur Bayonne, désormais barragiste. La lutte pour le maintien n’est pas finie et elle n’offrira aucun répit. Mais les Corréziens restent maîtres de leur destin : « On est sur la brèche depuis le début et on va le rester jusqu’à la fin », sait Hayden Thompson-Stringer. Le baroud d’honneur de samedi a de quoi rassurer les supporters, en tout cas : même face au Covid, à la chaleur et à l’adversité, l’instinct de survie continue de porter les Brivistes. Axel Müller, le premier : « Je suis fier de cette équipe, elle ne va rien lâcher. » Avec un maintien se jouant à près de cinquante points, il n’en faut pas moins.

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Photo Diarmid Courrèges Face à Brive, Kylan Hamdaoui s’est offert un doublé et a parfaiteme­nt lancé le Stade français dans la course aux phases finales.

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