Pas de « grossophobie », svp !

« Les lignes arrières, sans nous, elles ne sont rien. » Balancé sur le ton de la boutade, Yoan Tanga a tout de même rappelé un fondamental de ce sport : le rugby commence devant. N’en déplaise aux puristes, amateurs de « la balle à l’aile, la vie est belle », sans une mêlée qui avance, une touche conquérante, des rucks efficaces, des impacts qui claquent, allez donc demander à Finn Russell de trouver des solutions, à Gaël Fickou de faire des différences, à Teddy Thomas de s’illustrer le long de sa ligne de touche ou encore à Kurtley Beale de marquer deux essais en deux minutes. Alors oui, la ligne de trois-quarts du Racing 92 a brillé samedi face à l’ASM Clermont Auvergne. Une ligne que l’on peut aisément qualifier de « galactique ». « C’est peut-être une des meilleures lignes avec laquelle j’ai joué », a d’ailleurs confessé Kurtley Beale en conférence de presse. Autant dire que lorsque c’est un international australien crédité de 92 sélections qui le dit, forcément c’est qu’il y a un peu de vrai. Il n’empêche. Si cette « Dream team » a régalé, elle le doit à son paquet d’avants qui a fait le job. Sans tambour, ni trompette. En toute discrétion. Ben Arous, Oz, Le Guen, Chouzenoux, Palu, Tanga et d’autres « gros » n’ont pas le patronyme clinquant mais allez donc interroger les Clermontois sur ce qu’ils en pensent. À chaque impact, les Racingmen ont avancé. Sur chaque ruck, les libérations ont été efficaces. La touche s’est remise en ordre de marche malgré quelques bégaiements. Et la mêlée a offert une belle rampe de lancement. Voilà pourquoi Russell et sa bande de derrière se sont illustrés. Sans occulter l’aide consentie par des Clermontois totalement apathiques en défense.