Midi Olympique

Castres et l’émoi de mai

- D.B.

À quoi ça tient, une saison de rugby ? Qu’est ce qui fait basculer une équipe moribonde, en proie au doute, friable, qui peine à enchaîner deux passes ; en une redoutable machine à gagner, froide et clinique, à qui tout réussit ? En une foule de choses, sans doute. Dans le cas de Castres, il a fallu un déclic mental, survenu à Lyon au mois de janvier dernier. Les joueurs tarnais ne voulaient pas être ceux qui allaient précipiter le club en Pro D2. Ils se sont retrouvés autour d’un objectif commun et ont basculé dans une autre dimension. Les Castrais de mai 2021 ne sont peutêtre pas de meilleurs joueurs de rugby que ceux de décembre 2020 mais ils ont désormais confiance en eux et en leur rugby. Et cela fait toute la différence. Dans ce cercle vertueux, une composante essentiell­e à la réussite tient sans doute dans le plaisir qu’ont les hommes à évoluer ensemble, à se transcende­r les uns pour les autres. Et en cela, les Castrais semblent avoir passé un vrai cap depuis plusieurs semaines. L’ambiance est bonne au CO, cela se voit, cela se sent, cela respire sur le terrain. Ce sport aussi profession­nel qu’il soit, est avant tout un jeu et mieux vaut entrer sur le terrain le sourire aux lèvres que le regard sombre et vissé sur ses crampons. Treizièmes en décembre, les Tarnais se sont offert le droit de rêver à participer à la phase finale. Pour cela, ils devront encore batailler au coeur d’un mois de mai qui promet d’être immensémen­t tendu, âpre et excitant. Un déplacemen­t à Bordeaux-Bègles, un autre à Brive pour pourquoi pas espérer jouer la qualificat­ion lors de la dernière journée, à domicile face à Toulon, devant un parterre de 1 000 spectateur­s. Un épilogue au paradis pour conclure une saison débutée en enfer.

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